ETHIOPIE Le pari osé de Sewnet Bishaw

Véritable révélation de cette CAN, au même titre que le Cap-Vert qui, lui, a créé la sensation en passant, pour sa première apparition en phase finale de la CAN, au second tour, l'Ethiopie aura, malgré son élimination, démontré les grands progrès accomplis par le football de la zone Cecafa (Afrique Centrale et de l'Est).
Trente-deux ans après sa dernière participation, l'Ethiopie faisait son retour à la CAN. En Libye, en 1982, les Ethiopiens avaient accroché, lors de la dernière journée du premier tour, l'Algérie (0-0) à Benghazi. Finalement, les Verts se sont qualifiés aux quarts de finale grâce à deux éclatantes victoires devant la Zambie de Bwalya (1-0) et le Nigeria de Stephen Keshi (2-1). Comme en terre libyenne, les Ethiopiens ont retrouvé ces deux dernières sélections qu'ils ont fini par départager. Mardi soir à Rustenburg, les Walya Antilopes, soutenus par plus de 20 000 compatriotes, ont tenu tête à l'équipe nigériane étrangement «flegme» pendant une heure de jeu. Une période durant laquelle les camarades de Saïd Salahdin ont fait mieux que de se défendre. Toutefois, le dernier quart d'heure fut fatal aux joueurs de Bishaw, inexpérimentés et affaiblis par les contacts physiques. Moses, trop effacé lors de cette rencontre, transformera les deux coups de pied de réparation accordé par le referee marocain, Bouchaïb Lahrach qui, sur le second penalty, expulsera le portier éthiopien, Sisay Bancha, déjà averti pour contestation. Cette tare (contestation de décisions) aura été nocive à cette sélection éthiopienne sévèrement sanctionnée d'entrée de tournoi lorsque son premier gardien, Jamel Tassew, a vu rouge face à la Zambie. A la fin du match, en dépit de la déception générée par l'élimination, le public éthiopien tenait à offrir une standing- ovation à ses footballeurs qui, depuis l'année dernière, n'ont pas cessé de leur procurer des joies avec, notamment, ce retour à la CAN qui s'est opéré au détriment des sélections plus aguerries à l'image du Bénin et du Soudan.