Algérie

« Etes-vous capables de sacrifier nos frères pour une poignée de personnes au pouvoir ' »


« La Syrie va bien?c'est un complot des ennemis du pays. Nous voulons pas d'autre président que Bachar Al Assad », ce sont des slogans scandés par les syriens qui soutiennent le régime d'Al Assad. Mais dés que nous nous sommes éloignés du camp des pros Al Assad, nous nous sommes rendus compte que le pays est en agitation et que la répression a crée l'explosion. El Khabar a réussi à se rendre dans les deux villes victimes des répressions violentes par l'armée syrienne, en l'occurrence Deraa et Hama.Notre visite à Damas a eu lieu suite à une invitation du ministère de communication pour prendre part à la réunion de consultation pour le dialogue national, tenue entre le 10 et 11 juillet en cours. Nous avons répondu à l'invitation et nous nous sommes déplacés en Syrie, malgré la situation chaotique qui prévaut là-bas. Nous sommes parmi les quelques rares journalistes arabes qui ont effectué une visite en Syrie, depuis le début de la crise. A notre arrivée au siège du ministère de communication, nous étions accueillis par un fonctionnaire du ministère, qui nous a accompagnés à la salle d'honneur. Il a saisi ces moments pour demander notre avis sur la situation en Syrie, j'ai lui répondu que nous suivons les évènements à travers les chaînes satellitaires arabes et la télévision étatique syrienne. Mon interlocuteur a essayé avec tous les moyens de me convaincre que la Syrie est visée dans le but de permettre à Israël de mettre en ?uvre son plan dans la région. Le ministère de communication a tenté de faire participer les médias arabes à cette réunion de consultations. Ainsi nous avons eu le droit d'accéder à la salle de consultations, contrairement aux journalistes locaux. Il nous a été donné de constater que l'opposition n'a pas été invitée pour prendre part à cette réunion, au moment où les manifestations sont toujours violemment réprimées par l'armée syrienne.
Deraa?l'armée et les ruines
Nous avons émis le v?u de visiter la ville de Deraa, où se sont déclenchées les premières démonstrations contre le régime. Hélas notre demande a été refusée par le ministre syrien de communication. A ce moment là, nous avons décidé de nous y rendre par nos propres moyens. Notre départ fut un mardi, nous avons réussi à passer, bien que difficilement, par les deux points de contrôle de l'armée syrienne. Apparemment, notre choix d'y aller par bus a été bien fait. La majorité des voyageurs du bus sur lequel nous avons voyagé étaient des policiers. A 17h00 nous sommes arrivés à Deraa. Nous étions choqués par les ruines et la désolation. Lorsque nous avons essayé de prendre quelques photos, mais le chauffeur de taxi nous a conseillé de ne pas le faire, de peur d'être traqué par les agents de l'armée syrienne.
A Deraa, les jeunes que nous avons rencontrés s'accordent à dire que les régimes arabes ne doivent pas observer le silence. « Jusqu'à quand ce silence, n'est-il pas temps de s'adresser au peuple et lui dire si vous êtes capables de sacrifier nos frères et vos frères en Syrie pour une poignée de personne du régime ' En Syrie, le régime impose son contrôle sur internet, il est interdit d'utiliser le web sans que ses coordonnées ne soient fichées. En Syrie que nous avons visitée, les slogans de soutien au régime et les portraits de Bachar Al Assad sont visibles à chaque coin. « La Syrie va bien », c'est le slogan le plus répandu. Mais notre constat ne correspond pas à ce slogan, en Syrie, la répression sanglante des manifestations populaires est presque quotidienne.
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