Algérie

Eteindre la «fitna»



Communauté contre communauté, rite religieux contre rite religieux.Des morts et des blessés dans de sanglants et destructeurs affrontements. Cen'est pas de la situation à Baghdad ou à Beyrouth quenous parlons, mais de celle que vient de vivre Berriane,modeste localité chez nous en Algérie dans la wilaya de Ghardaïa. Il ne fautpas se tromper. Ce qui s'est passé à Berriane estgravissime, car il confirme que le pays n'est pas immunisé contre les conflitscommunautaires, et encore moins ceux à caractère religieux. Son délabrementéconomique et social le rend au contraire extrêmement propice à des explosionsde ce genre. Les évènements s'étant produits ces derniers jours à Berriane étaient prévisibles, car annoncés par deprécédentes escarmouches entre habitants des quartiers de ces communautésrespectives.C'était la preuve que la cohabitation pacifique ettolérante dans laquelle les citoyens des deux communautés ont vécu à Berriane pendant des décades allait en se fissurant, pourse transformer en conflit violent. C'est la faute de l'Etat, des autorités, maisaussi de «la société civile» locale qui a laissé la situation se pourrir ets'envenimer. Il ne suffisait pas en effet que des «sages et des aînés» s'interposentet calment les esprits quand la violence est devenue moyen de recours dans lesdifférends qui ont surgi entre les deux communautés. Il fallait créer lesconditions qui démontrent à l'une et à l'autre qu'elles ont tout pour vivrecôte à côte dans leur cité pacifiquement en profitant mutuellement dudéveloppement qu'apporte l'investissement consenti pour la région par lacollectivité nationale. Au contraire, les différends interethniques ont été attiséset exacerbés par des apprentis sorciers politiciens de toutes obédiences, dansdes buts électoralistes. Il s'est trouvé des partis pour jouer ouvertement danscette région la carte «arabe» ou «berbère» pour arriver à leurs finsélectoralistes.Tout le monde est aujourd'hui dépassé par les conséquencesdes manigances auxquelles il s'est adonné. L'Etat en premier qui a laissé faireet qui se retrouve maintenant à jouer les pompiers dans une situation qui met àmal la cohésion et l'unité de la nation.Le calme est revenu à Berriane. Ilreste précaire car il ne faut pas s'illusionner. Ce ne sont pas le couvre-feuinstauré dans la ville et son quadrillage par les forces de sécurité qui vontclore la «fitna» qui oppose les deux communautés. Pourcela, il faut leur faire la démonstration que ce qui les oppose peut se réglerautrement que par la violence et les affrontements. Faire par conséquent, et aupremier chef, la démonstration qu'il existe un Etat dont les institutions etles canaux sont les cadres où se confrontent et se résolvent tous les litigespar le dialogue et la concertation.Faute de cela, l'incendie de Berrianepourrait en allumer d'autres qui consumeraient l'unité du peuple algérien. Uneperspective qui arrangerait pas mal de nombreux milieux étrangers rêvant à ladésintégration de la nation algérienne.


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