Eté, hygiène et corona !

Ceux qui, habituellement, se plaignent que leur quartier ou le quartier voisin croule sous les ordures finissent par baisser les bras. Ils ne le font pas systématiquement mais on les surprend à insister lorsque les odeurs pestilentielles et le manque d'implication des services municipaux dans la désinfection des lieux les empêchent de vivre sainement. Les campagnes citoyennes d'assainissement qui interpellent lorsque le laisser-aller l'emporte sur les considérations qui militent en faveur d'une hygiène individuelle ont cédé le pas à une indifférence déroutante.Peut-être pense-t-on que ce qu'il ne faut surtout pas faire en ces temps où le coronavirus gagne en effervescence, c'est en demander autant à ceux qui, déjà, se montrent impuissants à combattre la pandémie ou à sensibiliser ceux qui font mine d'en défier les effets. Inutile d'expliquer que l'hygiène entre en ligne de compte et favorise la contagion. Si on doute des informations qui tombent au quotidien, prendre soin de son environnement devient tout à fait secondaire. Comme toujours ! Pas question de se sentir concerné plus que le voisin de palier ou de quartier, lequel répliquera qu'il n'est pas payé pour débarrasser la rue de ce que lui n'a pas jeté. Quant au reste, comme à être propre sur soi, je ne suis pas loin de penser que s'en prendre au porte-monnaie des contrevenants aurait toutes les chances de contraindre que l'on se lave plus souvent. Il y a ceux qui dénoncent le fait que le pays croule sous les ordures en tous genres et ceux qui montent des combines pour mieux durer là où ils se font tellement de bien. Du coup, on n'exigera rien de ceux dont on craint un dérapage incontrôlable.
Eviter la moindre provocation, comme celle qui consisterait à instaurer des règles et à verbaliser les contrevenants, signerait la frilosité de l'autorité et démontrerait que le bateau Algérie navigue à vue, sans aucun responsable à la tête de structures qui fonctionnent à l'humeur. Voilà pourquoi et puisque les rues crasseuses ne dérangent pas plus que ça, je me surprends à rêver de recherche scientifique et de ces micro-organismes dont je parlais hier pour assainir l'atmosphère.
M. B.