Photo : Fouad S. Mohamed Seghir Tensaout a trouvé sa vocation. Après une année passée à l'école des Beaux-Arts, il la quitte pour se consacrer à son nouveau hobby, le portrait. Face à son chevalet, assis sur sa chaise pliable, il n’a cure du bruit généré par les pots d’échappement des automobilistes et des éclats de voix des passants dans cette place à l’angle du Milk Bar de la place Emir Abdelkader. Des curieux s’arrêtent un moment devant lui pour admirer ses œuvres. Face à sa dextérité, certains lui commandent un portrait. En une journée, il peut réaliser un tableau de 21- 27 centimètres. A l’huile et avec différents pinceaux, le moindre détail et la moindre nuance sont portés avec exactitude. La majorité des clients ramène d’anciennes petites photos en noir et blanc. Il est demandé à Mohamed Seghir d’en faire un portrait couleur. En quelque sorte, il donne une note de fraîcheur à ces prises d’un autre temps. «Le résultat est des plus magnifiques». C’est l’avis d’une cliente qui voulait que la photo de son défunt père, au maquis, soit plus «vivante et captivante». Mais Mohamed Seghir n’a pas qu’une seule corde à son arc. Les Beaux-Arts ne sont qu’un tremplin pour lui. «Juste une activité qui me permet de vivre», dit-il. Ce natif de Bejaia, a plusieurs diplômes de formation et deux bacs. Le premier, il l’a décroché en 2005, série gestion économie. Mais son choix s’est porté sur l’école des Beaux-Arts. Après une année, il s’est résolu à la quitter pour passer une deuxième fois son bac en 2007. Son choix se port alors sur l’Institut audiovisuel, filière assistant réalisateur. Il passe en deuxième année. En comblant son temps, il s’adonne au portrait. Entre temps, il a passé plusieurs stages de formations de comptable et de cuisinier. «L’essentiel est de trouver un travail intéressant, revalorisant et qui ouvre plein de perspectives», estime-t-il. Quand il rentre à Béjaïa pour passer des vacances, il travaille tous les jours dans l’atelier attenant à la maison familiale. Il fabrique des chevalets en bois qu’il revend. Certaines écoles lui sont de fidèles clients. Mohamed a à son actif plusieurs expositions à titre individuel au niveau de l’université de Bab Ezzouar. Et bien sur, à côté du portrait quelques tableaux abstraits que les étudiants ont appréciés. Ainsi Mohamed Seghir ne compte pas se confiner dans le portrait. «C’est juste pour gagner de l’argent», souligne-t-il. D’ailleurs depuis trois ans, c’est lui qui aide à sa famille subvenir à leurs besoins financiers.
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Posté Le : 18/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabéa F.
Source : www.horizons.com