L'allemand Siemens, en pleine refonte et candidat malheureux il y a quelques mois au rachat du français Alstom, va renforcer son pôle énergie et sa présence aux Etats-Unis en s'emparant de l'américain Dresser-Rand, et tirer un trait sur l'électroménager.Le conglomérat industriel de Munich (sud) a annoncé coup sur coup dans la nuit de lundi la cession pour 3 milliards d'euros de sa part dans sa coentreprise d'électroménager avec Bosch à ce dernier, et le lancement pour 7,6 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros) d'une offre sur Dresser-Rand, fabricant de compresseurs et de pompes basé au Texas.Avec la vente de notre part dans BSH (Bosch und Siemens Haushaltsgeräte), nous poursuivons notre recentrage sur notre coeur de métier, a affirmé dans un communiqué le directeur de Siemens, Ralf Thomas. Aspirateurs et lave-vaisselle continueront à être estampillés Siemens mais la coentreprise fondée en 1967, qui revendique un chiffre d'affaires annuel de plus de 10 milliards d'euros, va passer sous seul contrôle de Bosch, qui veut renforcer sa compétence dans les applications de la maison intelligente (smart home). Le chiffre d'affaires de BSH doit doubler d'ici 2025. Recentrage Le retrait de Siemens de cette activité grand public faisait l'objet de spéculations depuis plusieurs années, amplifiées par l'arrivée à la tête de Siemens l'an dernier d'un nouveau patron. Joe Kaeser est décidé à resserrer le portefeuille du groupe autour de ses activités les plus porteuses, à savoir l'électrique au sens large. Cela inclut les activités dans l'énergie - éoliennes, turbines à gaz -, les transports - Siemens est le fabricant du train à grande vitesse allemand ICE - mais aussi un gros pôle santé.Objectif pour le groupe vieux de 167 ans: accélérer la croissance et augmenter la rentabilité, écueil sur lequel le prédécesseur de M. Kaeser s'est échoué. Siemens, qui emploie plus de 350 000 personnes dans le monde, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 76 milliards d'euros. La société est la deuxième capitalisation boursière allemande derrière Bayer.La stratégie de recentrage du conglomérat passe par des cessions à tour de bras d'activités périphériques: le matériel de laboratoire microbiologique y est passé en juillet, les solutions informatiques pour hôpitaux et cliniques quelques semaines plus tard, la division de matériel auditif doit être mise en Bourse. Le processus connaît aussi quelques accrocs: les tapis d'aéroport par exemple n'ont pas trouvé preneur.En parallèle Siemens, à qui le gouvernement français a finalement préféré General Electric en juin pour racheter les activités énergie d'Alstom, s'est renforcé dans l'énergie en rachetant les activités de turbines à gaz et de compresseurs de Rolls Royce. Gaz de schiste L'acquisition de Dresser-Rand s'inscrit dans la même lignée. Elle va permettre à Siemens de muscler son segment gaz et pétrole, assez faible, et ses activités américaines, commentait lundi Jasko Terzic, analyste de DZ Bank. Le contexte géopolitique très tendu au Proche et Moyen-Orient et aux confins de l'Europe inquiète Siemens, a reconnu M. Kaeser il y a peu. L'expansion sur le continent américain ne peut être que bienvenue pour un groupe pour le moment très présent en Russie.Siemens va déplacer le siège de ses activités gaz et pétrole à Houston, base de Dresser-Rand. Le rachat de ce dernier est aussi un moyen pour le groupe allemand de profiter de l'expansion de la production de gaz de schiste aux Etats-Unis, les produits de Dresser-Rand étant utilisés dans le processus de fracturation hydraulique. Le nom et la marque Dresser-Rand ainsi que son équipe dirigeante seront conservés.Dresser-Rand emploie 8 000 personnes dans le monde et a réalisé un chiffre d'affaires de 3,03 milliards de dollars en 2013.La société était également convoitée par le suisse Sulzer, sorti du bois la semaine dernière, et par General Electric, qui avait eu des discussions préliminaires avec elle. Sulzer confirme son échec Sulzer a définitivement renoncé à une fusion avec Dresser-Rand. Le groupe technologique zurichois s'est fait brûler la politesse par l'allemand Siemens, qui va racheter le fabricant américain de turbines et compresseurs pour 7,6 milliards de dollars. "Sulzer a mis un terme aux pourparlers avec Dresser-Rand", a indiqué lundi par écrit la porte-parole de Sulzer, Verena Gölkel.Sulzer a plusieurs autres projets de rachats en vue, selon Mme Gölkel. "Nous nous recentrons actuellement sur l'évaluation de plusieurs opportunités et sur nos propres activités", a-t-elle ajouté.Avant l'ouverture, l'action Sulzer perdait 1,8% sur le marché avant-Bourse. Vendredi, le titre a chuté de 4% en clôture, après de premières rumeurs de rachat de Dresser-Rand par Siemens. Sur les deux séances précédentes, l'action avait bondi de 10%, après confirmation par le groupe zurichois de négociations avec l'américain en vue d'une fusion.
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Posté Le : 24/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arab F Z
Source : www.lemaghrebdz.com