Algérie

Etats-Unis: procès de l'auteur présumé de l'attentat raté de Noël 2009



Le procès d'un jeune Nigérian, surnommé « le plastiqueur en slip » pour y avoir caché des explosifs dans l'intention apparente de faire sauter un avion de ligne en route pour les Etats-Unis à la Noël 2009, devait s'ouvrir mardi à Detroit (nord-est des Etats-Unis).
Une fois entérinée dans la semaine la composition du jury populaire, Umar Farouk Abdulmutallab, 24 ans, devra répondre de l'accusation qu'il avait voulu, lors d'un attentat suicide, tuer les 279 passagers de l'avion de la Northwest Airlines assurant la liaison Amsterdam-Detroit.
Les explosifs cachés dans son sous-vêtement n'avaient pas détonné mais seulement produit quelques flammes, alertant des passagers et des membres d'équipage et leur donnant le temps de maîtriser le jeune Nigérian.
Le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, en personne avait néanmoins revendiqué la responsabilité de la tentative d'attentat.
Le procès de ce que la presse américaine a appelé « le complot de Noël » devrait durer des semaines. Il sera d'autant plus attentivement observé qu'il fait suite à la mort d'un imam américano-yéménite lié à Al-Qaïda, Anwar al-Aulaqui, tué le 30 septembre par un raid américain au Yémen. Selon les services de renseignement américains, l'imam avait soutenu le jeune Nigérian dans cette opération avortée.
Cela montre, selon les médias américains, que le Yémen, où l'organisation Al-Qaïda dans la péninsule arabique est active, est devenu un pôle pour le terrorisme islamiste aussi redoutable que celui constitué par l'Afghanistan et le Pakistan.
Lors d'audiences préliminaires, Farouk Abdulmutallab avait d'abord affirmé que son discernement était altéré au moment de sa déposition au FBI, en raison de la prise de médicaments antidouleurs après les brûlures provoquées par les explosifs qu'il portait dans son slip. Mais l'argument avait été jugé irrecevable.
Le jeune Nigérian a cependant renvoyé ses avocats et entend assurer sa propre défense, bien que la juge Nancy Edmunds ait insisté pour qu'il laisse un avocat le défendre et qu'il nomme au moins un « conseiller juridique » pour l'aider à préparer son procès.
Bien qu'il ait finalement accepté une assistance technique, l'accusé a indiqué sa ferme intention de faire une déclaration à l'ouverture du procès et d'interroger ensuite lui-même les témoins.
Une attitude similaire à celle du Franco-Marocain Zacarias Moussaoui, seul participant aux attentats du 11-Septembre à avoir été jugé par un tribunal américain et qui avait voulu faire de son procès une tribune de propagande pour Al-Qaïda.
Les circonstances de ce « complot de Noël », qui a échoué miraculeusement, ont eu des répercussions considérables.
La peur rétrospective qu'il a causée a incité les Etats-Unis à adopter des mesures de sécurité encore plus sévères, notamment des fouilles au corps controversées dans les aéroports et un élargissement notable de la liste des personnes interdites de prendre des vols pour les Etats-Unis.
Cette affaire a également mis encore plus à mal la réputation des services de renseignement américains, déjà peu flatteuse depuis le 11 septembre 2001, d'autant que le propre père de Farouk Abdulmutallab, un banquier nigérian, avait prévenu la CIA de l'adhésion de son fils aux thèses islamistes radicales.
Sur le front de la politique intérieure américaine, les Républicains ont profité de ce faux pas pour attaquer l'administration démocrate, accusant le président Barack Obama de faiblesse face aux menaces terroristes et bloquant la fermeture de la prison de Guantanamo qu'il avait promise.


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