Deux ans après son discours du Caire présenté alors comme «un nouveau départ» dans les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman, Barack Obama récidive. Il s'adressera ce soir depuis le Département d'Etat aux arabes qui vivent depuis six mois des transformations historiques, dont certaines ont permis le renversement des régimes tunisien et égyptien et l'ébranlement des pouvoirs en place au Bahreïn et au Yémen. «Ce discours constituera l'occasion de prendre un peu de recul et d'analyser ce dont nous avons été les témoins ces cinq derniers mois», explique Jay Carney, le porte-parole de la Maison-Blanche, sans estimer nécessaire de préciser que ce discours marquera une semaine au cours de laquelle le Proche-Orient occupera le devant de la scène à Washington. Outre la réaffirmation des grands principes de la politique américaine au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, c'est-à-dire que «les Etats-Unis ne peuvent imposer le changement mais seulement soutenir des principes tels que la liberté de se réunir, le droit à l'auto-détermination et le respect des droits de l'homme», le locataire de la Maison-Blanche abordera plusieurs sujets. Comme le printemps arabe qui permet «aux populations de pouvoir donner leur opinion sur leur gouvernance», le processus de paix israélo-palestinien au point mort qu'il évoquera demain avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, le pari fou de Mahmoud Abbas de faire reconnaître en septembre par l'Assemblée générale des Nations unies un Etat palestinien et la lutte contre Al-Qaïda après la mort, le 2 mai dernier au Pakistan, de son leader, le Saoudien Oussama Ben Laden. Selon un officiel cité par CNN, le successeur de George Bush pourrait pointer du doigt certains pays. Comme la Syrie, le Yémen et le Bahreïn. Appellera-t-il les dirigeants de ces pays à quitter le pouvoir comme il l'a fait avec le leader libyen Mouammar Kadhafi ou les «sommera-t-il de faire des réformes politiques et économiques et de respecter les «droits de l'homme» s'ils veulent aller dans une direction diamétralement opposée à celle dans laquelle Al-Qaïda voulait entraîner le monde arabe ' Une chose est sûre. Obama pèsera chaque mot pour ménager les intérêts de son pays dont l'image décline dangereusement depuis la «fameuse» opération des forces spéciales américaines à Abbottabad, au Pakistan. Tout en allant dans le sens de la rue arabe qui aspire au changement, il ne pourra pas se permettre de «fâcher» ses alliés du Golfe partisans du statu quo. Exercice périlleux.JÉRUSALEM, CAPITALE DES ETATS PALESTINIEN ET ISRAÉLIEN Sans aller jusqu'à annoncer une nouvelle approche pour un règlement du conflit israélo-palestinien, le président américain qui n'a pas applaudi à l'accord de réconciliation entre Fatah et Hamas, pourrait, selon les médias US, appeler ce soir Israël à se retirer le long des frontières de 1967, avec des modifications de frontières qui seront convenues dans le cadre de pourparlers avec l'Autorité palestinienne, si celle-ci renonce à la déclaration unilatérale d'indépendance d'un Etat palestinien. Il pourrait aussi, au risque d'irriter ses amis israéliens de «l'American Israel Public Affairs Committee» qu'il retrouvera dimanche lors de leur Congrès annuel, faire sienne une formule du président Clinton sur El Qods. Selon celle-ci, la ville sera la capitale des deux Etats : les quartiers où vivent les Palestiniens feront partie de l'Etat palestinien et ceux à majorité juive seront annexés à Israël.Il appellera aussi les deux parties aujourd'hui et demain à reprendre «plus que jamais»Â  les négociations directes pour la création de «deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité» et à ne plus compter pour avancer sur l'envoyé spécial de la Maison-Blanche au Proche-Orient. George Mitchell, le dernier en poste, a été poussé à la démission par l'intransigeance de Netanyahu.Â
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Posté Le : 18/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Boukrine.
Source : www.horizons.com