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Etats-Unis : La réforme fiscale de Trump proche de l'adoption finale



La grande baisse d'impôts promise par le président américain Donald Trump était vendredi en bonne voie pour être adoptée définitivement la semaine prochaine par le Congrès, après que deux sénateurs hésitants de la majorité ont apporté leur soutien au texte.Les sénateurs Marco Rubio et Bob Corker ont chacun annoncé vendredi qu'ils voteraient oui lors du vote final, après avoir entretenu le suspense sur leur position. Les deux avaient menacé de torpiller la réforme. La Chambre des représentants et le Sénat ont chacun adopté leur version de la réforme en novembre et décembre. Une commission bicamérale, convoquée pour harmoniser les deux projets, a publié vendredi soir son texte de compromis.
Le vote final devrait avoir lieu, dans chaque chambre, au début de la semaine prochaine.
L'impôt fédéral sur les sociétés baissera de 35% à 21% (au lieu de 20% dans les versions précédentes), et le taux maximal de l'impôt sur le revenu sera réduit de 39,6% à 37%, le nombre de tranches restant inchangé. La réforme permettra aussi de simplifier le code des impôts, supprimant plusieurs possibilités de déductions ou d'abattements.
Le sénateur de Floride Marco Rubio a fait savoir vendredi qu'il avait arraché une concession sur son cheval de bataille: le montant du crédit d'impôt que les ménages toucheront par enfant va doubler, passant de 1.000 à 2.000 dollars.
Et Bob Corker, qui fut le seul à s'opposer lors de l'adoption d'une première version par le Sénat le 2 décembre, a annoncé par communiqué qu'il voterait également positivement.
"Toutes les lois que nous examinons sont imparfaites", a-t-il souligné. "La question devient: est-ce que notre pays sera aidé ou non par cette loi. Je crois que oui". La majorité sénatoriale étant de seulement 52 voix sur 100, elle ne peut se permettre que deux défections. Chaque sénateur républicain dispose donc d'un pouvoir considérable.
A fortiori car le sénateur John McCain se trouve à l'hôpital, en raison des effets secondaires du traitement contre son cancer, ce qui priverait potentiellement la majorité de sa voix, les procurations n'étant pas permises.
Vendredi, le président Donald Trump a assuré que le Congrès était en bonne voie pour un vote final "dès la semaine prochaine, ce qui sera monumental".
L'occupant de la Maison Blanche a promis aux Américains l'adoption de la baisse d'impôt avant Noël, afin que ses effets soient ressentis dès le début de 2018. Les prélèvements des salaires à la source devraient baisser dès février, a-t-il annoncé cette semaine.

Une menace pour les plus pauvres, selon l'Onu
La réforme fiscale actuellement en discussion au Congrès américain menace de "faire exploser" le système de protection sociale pour les plus pauvres, a affirmé vendredi à Washington un expert de l'ONU.
Philip Alston, rapporteur spécial des Nations Unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme, s'exprimait à l'issue d'une visite de deux semaines aux Etats-Unis et à Porto Rico où il a étudié "comment l'extrême pauvreté affecte le respect des droits de l'homme". Le vaste projet de réforme de la fiscalité et de baisse des impôts, initié par le président Donald Trump, "représenterait l'augmentation la plus forte dans les inégalités qu'on puisse imaginer" s'il était voté, a affirmé M. Alston lors d'un point-presse. Pour financer une partie de cette réforme, le gouvernement de la première puissance économique mondiale "s'est concentré sur des économies d'envergure et sur la suppression de nombreux programmes" sociaux qui "vont faire exploser" le filet de sécurité de la protection sociale, a mis en garde le diplomate australien. "Le projet de réforme est d'abord une tentative de faire des Etats-Unis les champions du monde des inégalités extrêmes", a souligné le rapporteur onusien.
L'administration Trump présente cette réforme, qui doit être votée avant Noël, comme "la plus grosse réduction d'impôts de l'histoire" qui va doper la croissance, les salaires, les bénéfices des entreprises et rapatrier les bénéfices des multinationales. Mais certains experts estiment qu'elle ne bénéficiera qu'aux plus gros revenus et laissera à l'écart les plus pauvres. Le revenu de la classe moyenne américaine a augmenté en 2016 pour la seconde année consécutive, selon les statistiques du Bureau de recensement, mais les Etats-Unis comptent 40,6 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit 12,7% de la population. Le taux de pauvreté chez les Blancs non-hispaniques était de 8,8%, tandis qu'il était de 22% chez les Noirs et de 18,4% chez les Hispaniques. Une étude avait déterminé que 1,65 million de foyers américains vivaient en 2011 avec moins de deux dollars par jour et par personne, le seuil d'"extrême pauvreté" calculé par la Banque mondiale. M. Alston a dénoncé la "dimension raciale" de la pauvreté, avec l'image "d'une famille noire et feignante qui roule sur l'or". Mais on trouve aussi "des Blancs vivant dans une pauvreté extrême dans le pays" et "les coupes dans le système social sont pour tout le monde", a-t-il affirmé. Il a également critiqué les obstacles administratifs qui empêchent les plus pauvres de "faire respecter leur droits civiques et politiques".
M. Alston doit présenter son rapport final au Conseil des droits de l'homme de l'ONU en juin 2018 à Genève.

"Cadeau de Noël" pour la classe moyenne, selon Trump
Le président américain Donald Trump a assuré samedi que la vaste réforme fiscale qui devrait être adoptée la semaine prochaine par le Congrès constituerait "un cadeau de Noël" pour la classe moyenne. "Cela va être l'un des plus beaux cadeaux de Noël qui soit pour les habitants de ce pays qui ont des revenus se situant au milieu de l'échelle", a déclaré M. Trump avant son départ pour Camp David où il doit passer le weekend. Estimant que cette réforme serait une excellente nouvelle pour l'emploi, il a jugé qu'elle était indispensable pour faire franchir un palier à la croissance américaine. "L'économie est désormais à 3% de croissance. Personne ne pensait qu'on serait à ce niveau. Je pense qu'on peut monter à 4, 5 voire même 6% à terme", a-t-il déclaré. Interrogé sur l'accroissement de la dette publique que cette réforme entraînera, le président américain s'est voulu rassurant, mettant en avant les recettes supplémentaires qui seraient générées en cas d'accélération de la croissance. Selon le texte final, qui devrait être voté par les deux chambres en début de semaine prochaine, l'impôt fédéral sur les sociétés baissera passera de 35% à 21% et le taux maximal de l'impôt sur le revenu sera réduit de 39,6% à 37%, le nombre de tranches restant inchangé. L'opposition démocrate, minoritaire au Congrès, n'a eu de cesse de dénoncer un projet de loi profitant d'abord aux entreprises et aux contribuables les plus fortunés. Le vote de cette loi, très attendu dans le camp républicain, serait la première grande réforme du 45e président des Etats-Unis, près d'un an après son arrivée au pouvoir.


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