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Etats-Unis - Corée du Nord: le dégel'



Ce qui a été estimé improbable, sinon impossible, risque de se réaliser d'ici fin mai, une rencontre Trump-KimCette annonce inattendue ne manquera pas de souffler un vent de détente entre la Corée du Nord et ses adversaires occidentaux, alors qu'entre les frères ennemis de Pyongyang et de Séoul, l'entente a commencé bien avant les Jeux olympiques d'hiver.
Alors que les plus pessimistes des observateurs de la scène internationale et de ses rebondissements rapides, prédisaient une guerre nucléaire dont les principaux antagonistes seraient les Etats-Unis conduits par un Donald Trump belliqueux et la Corée du Nord que dirige un jeune leader, Kim Jong Un, décidé à aller jusqu'au bout de sa logique d'escalade avec ses essais d'armes nucléaires pouvant menacer Washington, voilà qu'un coup de théâtre vient de s'opérer après les Jeux olympiques d'hiver, organisés avec succès, conjointement par les deux Corées. Hier, Donald Trump a accepté la proposition du leader nord-coréen Kim Jong Un de le rencontrer et cette entrevue pourrait avoir lieu d'ici mai, a annoncé jeudi dernier à Washington un haut responsable sud-coréen, Chung Eui-yong. Cette annonce spectaculaire a été faite à la Maison- Blanche et fait suite à des contacts entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Kim Jong Un s'est également engagé à oeuvrer à la «dénucléarisation» de la péninsule coréenne et a promis de s'abstenir «de tout nouveau test nucléaire ou de missile», a dit le responsable sud-coréen après une rencontre avec le président américain. Cette annonce inattendue ne manquera pas de souffler un vent de détente entre la Corée du Nord et ses adversaires occidentaux alors qu'entre les frères ennemis de Pyongyang et de Séoul, l'entente a commencé bien avant les Jeux olympiques d'hiver. Manifestement, les dirigeants de la Corée du Sud ont joué un rôle majeur dans cette dynamique de rapprochement entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Le déchirement qui sépare les deux Corées depuis 1958, a provoqué et provoque toujours des drames familiaux terribles et dont les stigmates sont manifestes, notamment sur la frontière démilitarisée entre les deux entités de même sang, de même langue et de même culture et que l'idéologie a divisé depuis 60 ans. Trump a affirmé jeudi dernier, que la Corée du Sud s'apprêtait à faire une annonce «majeure» hier vendredi à 0h00 GMT, laissant entrevoir un nouveau développement notable dans le processus de détente sur le dossier nord-coréen. Fait totalement inhabituel, le président américain a fait lui-même cette déclaration lors d'une très brève incursion dans la salle de presse de la Maison- Blanche, provoquant immédiatement une immense effervescence. Cette annonce intervient dans la foulée de la visite jeudi dernier, à Washington de Chung Eui-yong, conseiller national sud-coréen à la Sécurité. C'est ce haut responsable lui-même qui devrait s'exprimer dans la salle de presse de la Maison-Blanche, ont précisé des responsables américains. Il devrait être rejoint par la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders. Après s'être longuement entretenu lundi dernier, avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, Chung avait assuré que ce dernier était désormais prêt à bouger sur le dossier longtemps tabou de l'arsenal nucléaire de Pyongyang, «si les menaces militaires contre le Nord disparaissent et si la sécurité de son régime est garantie». «Nous avons un message de la Corée du Nord pour les Etats-Unis», avait-il déclaré mardi dernier aux journalistes à son retour de Pyongyang. Après cette mission à Pyongyang, la présidence sud-coréenne avait fait savoir que le Nord était prêt à un «dialogue franc» avec les Etats-Unis pour évoquer la dénucléarisation et suspendrait tout essai nucléaire ou de missile pendant la durée des discussions. Cette évolution s'explique par la détente qui s'est amorcée sur la péninsule depuis le début de l'année à la faveur des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, après deux années de très fortes tensions liées aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Nord et Sud ont également décidé, selon Séoul, de la tenue fin avril d'un troisième sommet intercoréen, après ceux de 2000 et 2007. Le sommet aura lieu dans le village de Panmunjom, au milieu de la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare la Corée du Nord de la Corée du Sud. Le président américain Donald Trump avait salué mardi dernier, ces signes d'ouverture de la Corée du Nord, tout en appelant à la prudence et en réaffirmant que toutes les options étaient sur la table. Il avait estimé que les déclarations venues du Sud comme du Nord, étaient «très positives». «Ce serait bien pour le monde, bien pour la Corée du Nord, bien pour la péninsule, mais nous verrons ce qui va se passer», avait-il ajouté. Cette perspective qui autorise l'optimise est salué par beaucoup de pays notamment les alliés stratégiques de Washington. Ainsi, la porte-parole de l'UE a estimé hier, qu'il s'agit d'un «développement positif». «Le fait que le président Trump soit prêt à accepter l'invitation de Kim Jong Un à un sommet représente aussi un développement positif», a-t-elle ajouté. Ce rendez-vous historique a également certes été salué par la Chine, la Russie, ainsi que par le président sud-coréen Moon Jae-in. Pour sa part, la chancelière allemande, Angela Merkel, a estimé hier, que l'annonce d'une rencontre entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump constituait «une lueur d'espoir». «On s'aperçoit qu'une réponse internationale unanime, incluant également des sanctions, peut amener une lueur d'espoir», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Munich, invitant chacun à «poursuivre les efforts». «Ce serait bien sûr merveilleux si nous pouvions parvenir à une détente, car cette tension autour de la nucléarisation de la Corée du Nord était pour nous tous une grosse source de préoccupation», a-t-elle ajouté.
Lavrov: un «pas dans la bonne direction»
L'annonce d'une rencontre entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump prévue d'ici la fin mai est un «pas dans la bonne direction», a estimé hier à Addis-Abeba le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
«C'est un pas dans la bonne direction. Nous espérons que cette rencontre va avoir lieu», a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki. «Certainement, nous en avons besoin pour normaliser la situation dans la péninsule coréenne», a ajouté le chef de la diplomatie russe, au dernier jour d'une tournée qui l'a mené dans cinq pays africains (Angola, Namibie, Mozambique, Zimbabwe et Ethiopie).
Donald Trump a répondu positivement à la proposition de Kim Jong Un de se rencontrer et cette entrevue pourrait avoir lieu d'ici la fin mai, a annoncé jeudi à Washington un haut responsable sud-coréen, Chung Eui-yong. Cette annonce spectaculaire a été faite à la Maison Blanche et fait suite à des contacts entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Kim Jong Un s'est également engagé à oeuvrer à la «dénucléarisation» de la péninsule coréenne et a promis de s'abstenir «de tout nouveau test nucléaire ou de missile», a dit M.Chung, qui est le conseiller national sud-coréen à la sécurité. Il venait de rencontrer le président Trump et plusieurs responsables américains. La Maison Blanche a confirmé que Donald Trump avait accepté l'invitation de Kim Jong Un dans un lieu restant à déterminer. M.Lavrov a également accueilli avec satisfaction l'annonce de la tenue d'un sommet intercoréen fin avril, le troisième de l'histoire. Engagée depuis les Jeux olympique d'hiver en Corée du Sud le mois dernier, cette détente sur le dossier nord-coréen s'est considérablement accélérée ces derniers jours. Elle fait suite à plusieurs mois de guerre des mots entre Pyongyang et Washington sur fond de progrès de la Corée du Nord sur ses programmes nucléaire et balistique.
L'Aiea espère des progrès sur le nucléaire
L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) a souhaité hier que l'annonce d'une rencontre entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump débouche sur des «progrès concrets» dans le dossier nucléaire et sur une possible reprise de ses inspections en Corée du Nord.
«L'Aiea suit de près les récents développements liés au programme nucléaire» de la Corée du Nord, écrit l'agence dans une déclaration.
«Nous espérons que ces développements conduiront à des progrès concrets sur la question nucléaire nord-coréenne», poursuit l'Aiea qui se dit «prête à contribuer à son règlement pacifique en reprenant (ses) activités de vérification dans le pays une fois qu'un accord politique aura été conclu entre les pays concernés».
L'Aiea, qui rassemble 168 Etats, est chargée notamment de lutter contre la prolifération nucléaire. Elle a régulièrement dénoncé les annonces par la Corée du Nord de ses essais nucléaires.
Pyongyang avait expulsé les inspecteurs de l'Aiea de son site nucléaire de Yongbyon en 2009, et refuse depuis de les recevoir à nouveau. L'Aiea est par ailleurs chargée de veiller à la bonne application par l'Iran d'un accord conclu avec la communauté internationale en 2015.


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