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Etats-Unis : Compte à rebours pour le renvoi historique en procès de Donald Trump


Si les démocrates veulent la destitution, les républicains y sont résolument opposés. Or, c'est le camp présidentiel qui est majoritaire au Sénat, seul chargé du procès prévu en janvier. Ce qui anéantit à ce stade la probabilité d'une destitution.Après trois mois de débats tendus, place au vote historique : les démocrates américains s'apprêtent à renvoyer Donald Trump en procès au Congrès cette semaine, mais le camp républicain fait bloc pour ensuite lui éviter une destitution. La Chambre des représentants se réunira, a priori demain, pour se prononcer en séance plénière sur les deux chefs d'accusation déjà approuvés vendredi en commission contre le 45e président des Etats-Unis dans le scandale ukrainien, «abus de pouvoir» et «entrave à la bonne marche du Congrès».
Le résultat ne fait guère de doute. La Chambre basse du Parlement est dominée par les démocrates, déterminés à faire aboutir cette procédure d'«impeachement» qui plombe la fin de mandat de l'ex-magnat de l'immobilier. Un vote qui marquera l'histoire : ce sera seulement le troisième président américain à subir l'opprobre d'une mise en accusation formelle, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998.
Richard Nixon, lui, avait démissionné avant le vote de la Chambre en 1974 afin d'éviter une destitution certaine dans l'affaire du Watergate. Donald Trump est accusé d'avoir exercé un chantage, en gelant une aide militaire cruciale à l'Ukraine pour obtenir qu'elle enquête sur ses adversaires politiques, notamment l'ancien vice-président Joe Biden, bien placé pour l'affronter l'an prochain dans la course à la Maison-Blanche.
Bloc contre bloc
Ensuite, il lui est reproché d'avoir empêché plusieurs témoins-clés de coopérer avec la procédure de destitution engagée par les démocrates. «C'est une menace persistante contre l'intégrité de nos élections, ce n'est pas arrivé qu'une seule fois», a estimé dimanche l'élu démocrate Jerry Nadler, soulignant que le scandale ukrainien faisait suite à l'affaire russe ? ces soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe du candidat Trump avant la présidentielle de 2016.
«Nous ne pouvons pas permettre que ça continue», a-t-il plaidé sur la chaîne ABC. Mais les auditions spectaculaires d'ambassadeurs et responsables de la Maison-Blanche dénonçant un «donnant-donnant» que Donald Trump voulait, selon eux, imposer à Kiev, n'ont pas fait bouger les lignes partisanes, ni au Congrès ni dans les sondages : si les démocrates veulent la destitution, les républicains y sont résolument opposés.
Or, c'est le camp présidentiel qui est majoritaire au Sénat, seul chargé du procès prévu en janvier. Ce qui anéantit à ce stade la probabilité d'une destitution.
Donald Trump, qui ne cesse de dénoncer une «chasse aux sorcières» et une procédure «honteuse», espère ainsi reprendre la main et assure, qu'in fine, toute cette affaire lui profitera sur le plan électoral. «Je me coordonne en tous points avec l'avocat de la Maison-Blanche», a d'ailleurs reconnu sans fard vendredi le chef de la majorité républicaine au Sénat. «Il n'y aura aucune différence entre la position du Président et la nôtre dans la manière de gérer ça.»
«Main dans la main»
Reste à savoir combien de temps durera le procès et qui seront les personnalités appelées à témoigner. Donald Trump semble tenté de s'en servir comme d'une tribune pour plaider sa cause. Mais certains alliés du milliardaire républicain, comme le sénateur Lindsey Graham, lui conseillent de «ne pas transformer tout ça en un cirque» et de passer rapidement à autre chose. «Je n'ai pas besoin d'entendre beaucoup de témoins», a-t-il lancé sur la chaîne CBS, se disant prêt à voter d'emblée pour acquitter le Président.
Quant aux démocrates, face à la probabilité d'un tel acquittement, ils prennent déjà les devants pour assurer que leur procédure n'aura pas été vaine. «Ce n'est pas un échec, pas au sens de notre devoir constitutionnel», a assuré Adam Schiff, tout en accusant les républicains de «placer le Président au-dessus de leur propre serment».
Enquête sur l'ingérence russe : L'ex-patron du FBI reconnaît de «véritables négligences»
L'ex-directeur du FBI, James Comey, a admis dimanche que de «véritables négligences» avaient été commises par la police fédérale au début de l'enquête sur l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis. Donald Trump, qui avait limogé ce responsable en 2017, a immédiatement suggéré qu'il pourrait être condamné à une peine de «plusieurs années» de prison. James Comey a toujours défendu le FBI contre les attaques du président des Etats-Unis.
Mais dimanche, il a concédé que Carter Page, un conseiller pour la politique étrangère de l'équipe de campagne du candidat Trump en 2016, rapidement mis en cause dans l'enquête ouverte par la police fédérale sur l'ingérence russe, avait été traité de manière injuste. Dans une interview à la chaîne Fox News, il a estimé que le mandat du FBI pour le surveiller, qu'il avait signé, contenait des «erreurs significatives». «Il y a eu de véritables négligences, 17 choses auraient dû être dans les mandats, ou au moins auraient dû être évoquées et qualifiées différemment», a-t-il dit. R. I.
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