Algérie

Etats généraux de la société civile: Des leçons à retenir



Les assises nationales de la société civile, ouvertes mardi et qui se poursuivent jusqu'à aujourd'hui, auront permis à de nombreuses associations et représentants de la société civile de débattre librement des problèmes cruciaux de notre société.

L'ensemble des intervenants qui ont pris la parole, ont évoqué plusieurs problèmes et ont formulé des propositions.

Les participants à l'atelier «5» consacré au renforcement du rôle et à l'organisation de la société civile ont dans leur majorité demandé d'assainir le monde associatif. L'intervenante Akila Hachichi, membre de l'Union nationale des femmes algériennes, a indiqué que la wilaya de Tébessa compte, à elle seule, 1.576 associations dont seulement 3 ou 4 qui activent. Elle dira que ces associations sont agréées et subventionnées sans subir un contrôle permanent sur le terrain. «Je ne parle pas du contrôle routinier consistant en la présentation du rapport moral et financier faite à l'aveuglette, je parle du contrôle et du suivi des activités des associations sur le terrain», a-t-elle déclaré. D'autres ont exigé des outils de contrôle et de recensement des associations suivis par des mécanismes nationaux visant à dissoudre toutes les associations qui n'activent pas sur le terrain ou celles qui ont été détournées de leur vocation principale. Les participants au débat ont fait allusion aux associations qui sont souvent utilisées dans les campagnes électorales. Pour les intervenants à cet atelier, les choses sont très simples, si les pouvoirs publics ont réellement la volonté d'assainir et d'organiser le mouvement associatif. Ils exigent un listing des associations dans chaque wilaya, affiché au grand public avec les activités de chacune, la désignation d'un délégué - wilaya qui s'entretiendra en permanence avec les associations ainsi qu'une commission de contrôle qui suivra la gestion et les activités des associations. Une commission qui sera capable d'ester en justice s'il le faut les associations en cas de dérives.

A l'atelier n°4, consacré à la prise en charge de la problématique de la jeunesse, l'ambiance était très conviviale, des femmes âgées, des jeunes filles, des hommes jeunes et vieux ont débattu énergiquement des problèmes de l'habitat, du chômage, de l'éducation, sport et santé notamment. Les propositions pleuvaient de partout. Pour résoudre le problème de la main-d'Å“uvre qualifiée, un participant a demandé l'enseignement des spécialités de la maçonnerie, la plomberie et la peinture dans les centres de formation déjà existants. Mais, il demande qu'une bourse soit accordée aux jeunes inscrits ou bien un salaire de pré-emploi pour que les concernés ne pensent pas à aller vendre des sachets dans les rues. D'autres ont sollicité la création de centres de soins contre la toxicomanie qui fait un ravage chez nos jeunes. «300.000 toxicomanes en 2010, et 60 tonnes de cannabis saisies en 2011, dans notre pays». Le représentant des médecins résidents a exposé les revendications de sa corporation en grève depuis trois mois. L'intervenant dira que les médecins résidents veulent être les maîtres de leur destin. «On a demandé des formations, un statut et une réforme du plan de santé qui donne les moyens aux médecins résidents à développer le système de santé et non seulement à exécuter des ordres», a-t-il déclaré. Le représentant des résidents réclame l'ouverture des moyens aux jeunes médecins et l'ouverture du dialogue avec la tutelle. Enfin, à l'atelier n°1 où se sont réunis les partenaires sociaux et économistes, certains ont demandé la révision de la règle du 51-49%, instituée par la loi de finances complémentaire de 2009. Cette regèle, selon un intervenant, doit être appliquée seulement dans les secteurs stratégiques, tel celui des hydrocarbures, de l'énergie, des télécoms mais pas aux autres secteurs.

Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, a critiqué la politique économique du gouvernement et les erreurs commises dans un passé récent. Et pour sortir des constats, il a demandé au nom des entreprises privées l'égalité du traitement avec les entreprises publiques. «On doit avoir le même traitement que ce soit pour l'accès au foncier, l'accès au crédit bancaire, facilités et le reste», a-t-il exigé. Hamiani a regretté l'absence de confiance. «On se demande pourquoi on coupe la route à ceux qui dépassent les objectifs et on se demande pourquoi dans notre pays, on ne veut pas qu'il y ait des champions». Il a dans ce sens mis en garde les initiateurs de ces assises. « J'espère que c'est du sérieux et j'espère que les recommandations seront analysées et prises en compte, dans le cas contraire, on boudera à jamais ce genre d'initiative», a-t-il conclu.




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