L'année passée, les habitants d'une région sise dans le centre de la wilaya de Tipasa avaient manifesté leur mécontentement, à la suite de pénuries d'eau récurrentes qui eurent lieu dans cette localité de la wilaya de Tipasa .Cette interpellation violente semblait traduire un véritable malaise citoyen.Selon l'un des résidents de cette commune, «cette pénurie d'eau potable avait perduré depuis plusieurs jours dans notre contrée située à quinze kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tipasa», nous avait alors indiqué cette source qui s'interrogeait : «s'agit-il d'une pénurie d'eau potable ou d'une répartition et distribution inadéquates de ce précieux liquide '»
«A quoi est due cette
crise '» s'interrogeait alors l'un de ces citoyens en affirmant : «Pourtant notre commune est située au c?ur de la Mitidja, à proximité du barrage de Bouroumi et du barrage de Boukourdane ; deux grands barrages qui alimentent la Mitidja-Centre, toute la wilaya de Tipasa et même une partie d'Alger.»
A la lumière de ces réactions, nous avons appris que le problème de pénurie n'est pas circonscrit à une seule commune, mais s'étendait à plusieurs autres communes.
En effet, nous avons été informés par ailleurs que la Seaal, la société de gestion de l'eau et de l'assainissement de Tipasa et d'Alger, recevait dans un passé récent plusieurs dizaines de réclamations par jour, en précisant que près de 700 fuites sont réparées mensuellement et dont l'origine est due à la vétusté du réseau mais, également, par des branchements illicites.
Notre source nous a indiqué par ailleurs que la Société de dessalement de l'eau de mer (Sdem) de Fouka-Marine assure, quant à elle, l'approvisionnement d'une partie des communes de la capitale, Alger, et des communes de la wilaya de Tipasa ; il a été rappelé à ce titre que sur les 28 communes de Tipasa, 14 sont alimentées en H/24, tandis que 12 autres sont approvisionnées à raison de 16 heures/jour en indiquant en outre que 80% de la consommation en eau potable des wilayas de Tipasa et d'Alger est assurée par le biais de la Société de dessalement de l'eau de mer (Sdem) de Fouka-Marine.
En marge de cette disponibilité en ressources hydrauliques, nous avons appris que le projet du barrage Kef-Eddir situé dans la daïra de Damous, ainsi que la mise en service de deux réservoirs de 5 000m3 et de 3 000m³ à Sidi Yahia, sis dans la commune de Cherchell s'ajoutent à la mise en service de l'extension de la station de traitement du barrage de Boukourdane dans la commune de Sidi Amar.
Il a été affirmé à ce titre que l'Etat a consacré, plus de 10 milliards de dinars pour le monumental barrage hydraulique de Kef Eddir, distant de 20 kilomètres au sud-ouest de la ville de Damous qui est située à égale distance des villes de Ténès, Aïn Defla et Cherchell, et qui offre un site panoramique, voire féerique tel un joyau serti dans un cocon à l'image de l'enclavement de ce barrage dans la redoutable et sinistre forêt de Kef Eddir.
Ce barrage de Kef Eddir d'une capacité de production de 125 millions de mètres cubes d'eau par an est un géant qui alimentera toute la région et les wilayas environnantes. Il est prévu desservir la wilaya de Tipasa avec plus de 21 millions de mètres cubes, par an pour les besoins de l'AEP.
Quant aux besoins touristiques et ceux de l'agriculture, ils se taillent la part du lion avec 17 millions de mètres cubes/an, et seront eux aussi desservis par ce barrage. La wilaya de Chlef va disposer, quant à elle, de plus de 12 millions de mètres cubes par an, tandis que la wilaya de Aïn Defla aura près de 8 millions de mètres cubes d'eau par an, à partir du barrage de Kef Eddir. Ainsi, ce barrage va pourvoir aux besoins d'une partie de la wilaya de Chlef, dont les besoins en AEP sont de près de 4 millions de mètres cubes par an.
Pour la wilaya de Aïn Defla , le barrage de Kef Eddir va pourvoir aux besoins en AEP estimés à près de 8 millions de mètres cubes d'eau par an. Quant à la wilaya de Tipasa, le barrage de Kef Eddir va prendre en charge les besoins estimés à plus de 21 millions de mètres cubes d'eau par an. Les besoins en eau potable touristique sont estimés quant à eux à près de 15 millions de mètres cubes d'eau par an. Cette capacité hydraulique de Kef Eddir est également renforcée par l'augmentation de la capacité de production de la station de dessalement de l'eau de mer de Fouka qui atteindra les 200.000 m3/jour. Force est cependant de constater, aussi, que le barrage de Boukourdane à Sidi Amar reste d'un immense apport pour l'alimentation des citoyens de la wilaya en eau potable. Tandis que l'apport des projets de barrages de Kef Eddir et de Taourira, sera déterminant dans la satisfaction totale des besoins des citoyens de Tipasa en eau potable à moyen terme.
Il est aussi à noter que les actions engagées jusqu'ici ont permis de réaliser 645 forages dans la wilaya de Tipasa , et 2258 puits permettant un débit total avoisinant les 1000 litres d'eau par seconde, et qui ont permis aussi d'irriguer 10 666 hectares en localisé, 4524 hectares par aspersion et 12 219 hectares par système gravitaire. Autant de moyens pour la wilaya de Tipasa qui dispose d'une surface agricole utile de 64 729 hectares occupée par 6 913 exploitations et composée de 13 898 agriculteurs identifiés.
Les capacités offertes par le barrage de Boukourdane sont aujourd'hui d' une capacité cumulée de 34 000 m3/jour ; tandis que la station de dessalement de Fouka fournit 120 000 m3 d'eau par jour.
Le périmètre irrigué de la Mitidja-Ouest d'une valeur de deux milliards de dinars devra permettre l'irrigation des daïras de Cherchell, Tipasa, Sidi Amar et Hadjout, mais avec l'incontournable apport du barrage de Kef Eddir qui devra prendre en charge simultanément et totalement les besoins en eau de l'Eldorado agricole constitué par les daïras de Gouraya Damous, Ténès, mais aussi Koléa et Ahmer el Aïn ainsi que le périmètre irrigué de cette contrée allant d'El Affroun, Ahmer
El Aïn, Attatba, Hadjout jusqu'à Koléa.
La mobilisation des ressources hydrauliques pour l'ensemble de la wilaya tous besoins confondus est estimée à 500 000 m3/jour, en eaux de surface, eaux souterraines ou de dessalement, pour l'horizon 2020.
A cet ensemble de moyens s'ajoutent près de 3500 puits et forages dans le cadre de l'irrigation par les eaux souterraines.
Houari Larbi
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Posté Le : 10/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houari Larbi
Source : www.lesoirdalgerie.com