Algérie

Etat de grâce pour Sarkozy



Nicolas Sarkozy est un homme comblé. Il aura tout gagné en un mois : l?Elysée, Matignon et l?Assemblée. Sa toute dernière victoire remonte à dimanche soir, c?est 105 députés UMP élus dès le premier tour. Sur les 11 ministres candidats, 7 dont le premier d?entre eux, François Fillon, ont été élus dès le premier tour, les autres sont en ballottage favorable alors que l?UMP est créditée de 383 à 501 sièges sur 577. Nicolas Sarkozy, relayé par son Premier ministre, n?a eu de cesse de demander depuis son élection à l?Elysée une majorité législative large pour « agir ». Il est aujourd?hui assuré de l?avoir. Une France plus que jamais bipolaire avec un centre inexistant, dominé par deux grandes forces politiques s?est dessinée dimanche : une majorité présidentielle libérale et conservatrice et un parti socialiste qui, avec l?effondrement du PC et la marginalisation des Verts, s?installe comme force quasi unique de la gauche, la seule à pouvoir disposer d?un groupe à l?Assemblée. Selon un sondage Ipsos-Dell pour France 2, Europe 1, Le Point et 20 Minutes réalisé dimanche, cinquante-quatre pour cent des Français ayant exprimé une intention de vote ont déclaré que le « plus déterminant » dans leur choix avait été leur opinion sur la politique menée par le président de la République. Voilà qui conforte le président Sarkozy. Xavier Bertrand, ministre du Travail, a estimé dimanche que les résultats du premier tour des élections législatives constituaient un vote de confiance pour la majorité présidentielle. « C?est à la fois un vote de confiance qui a été confirmé mais aussi un vote d?exigence avec un message tout aussi clair que lors de la présidentielle. Les Français veulent que tous les engagements pris soient tenus, ça sera bien évidemment le cas », a-t-il ajouté. La concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République et de sa majorité pose la question des contre-pouvoirs, de la pluralité politique qui donnent toute leur vitalité aux institutions démocratiques. Avec une majorité écrasante, l?Assemblée nationale ne risque-t-elle pas de devenir une « chambre d?enregistrement », comme l?affirme l?opposition ? Le président Sarkozy et l?UMP s?en défendent. La gauche n?a eu de cesse d?appeler à l?équilibre des pouvoirs. Visant les abstentionnistes (39,6%), le premier secrétaire du PS a appelé au rassemblement de la gauche et de « tous les républicains » lors du second tour des élections législatives pour faire barrage à une droite « absolue » à l?Assemblée nationale. « Il y a des majorités écrasantes qui écrasent, des partis dominants qui dominent (...) et des partis qui gouvernent de manière absolue », a déclaré le premier secrétaire du parti socialiste lors d?une brève déclaration, au siège du parti, rue de Solférino. « Il faut avoir de l?équilibre, il faut avoir de la mesure, il faut avoir le sens du progrès », a-t-il ajouté. La forte abstention a pénalisé surtout le PS. Voilà un enseignement qu?il se doit de méditer et engager sans tarder son renouvellement en profondeur. Julien Dray, le porte-parole du PS, a estimé qu?il faut surmonter les divisions. « C?est une leçon que nous devons tirer collectivement. C?est valable visiblement pour la droite : ils ont mieux tiré les leçons que nous dans la campagne présidentielle et ils en tirent tous les bénéfices dans cette campagne des élections législatives. » Face à un droite conquérante qui occupe tout le terrain politique, que reste-t-il à la gauche et plus particulièrement au PS auquel est reproché de n?avoir plus ni projet ni identité ? Sauver les meubles ? Au mieux résister.


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