Algérie

ETAT D'ESPRIT



Tristesse et désarroi que ceux provoqués par le décès de la jeune maman enceinte de huit mois, médecin de profession et arrachée à la chaleur des siens. L'onde de choc du triste événement survenu est à la mesure d'une étape particulière où la pandémie donne un nouveau sens à la mort.Les enquêtes en cours délimiteront les responsabilités et le directeur de l'hôpital, décrit déjà comme un homme sans c?ur, devra assumer la conduite qu'il a tenue dans cette affaire, parce que fatalement il sera comptable du dépérissement au fil des décennies d'un secteur névralgique du pays.
En soi les résultats des enquêtes, aussi poussées quelles soient, ne seront qu'un voile trop transparent mis sur un drame qui ne couvrira pas la réalité de l'état des lieux médical. Dans ce domaine, il est difficile de situer les responsabilités car ce ne sont pas les circonstances atténuantes, certaines réelles, d'autres aléatoires, qui manquent quand il faut reconnaître que tout concourt pour démontrer que la santé algérienne est sérieusement handicapée. Les traumatismes semblables à ceux vécus par la famille du médecin sont quotidiens et monnaie courante, sauf qu'en la matière il aurait fallu que le récent fait déplorable de Bordj Bou Arreridj se manifeste pour qu'encore une fois le couteau soit remué dans la plaie.
La pandémie, démonstrative à l'excès de ses méfaits, est venue jeter le trouble entre les faits et la cause et braquer le feu des projecteurs sur un secteur vital mis à mal durant des décennies par des gestions inconséquentes où l'on trouve de tout. De l'idéologie et de la ratiocination abusées à la rapine subie par le matériel et les instruments médicaux et à la main basse sur le médicament et le délestage de budgets colossaux dans la clandestinité.
On a et on continue toujours à mettre à l'index le manque de moyens et d'infrastructures pour justifier un pourrissement en passe d'atteindre son apogée. Mais au regard des prouesses réalisées en matière de santé par des pays autrement moins nantis à l'image de Cuba, on est réduit à admettre que le problème relève d'abord d'un état d'esprit.
Si un procès doit être fait, c'est surtout cet état d'esprit que l'on retrouve dans tous les secteurs qui doit être jugé.


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