Etat d'alerte chez les fabricants de matériaux de construction

Les difficultés rencontrés pour s'approvisionner en ciment risque de compromettre de nombreux projets dans la wilaya.Les fabricants de matériaux de construction enregistrent des ruptures de stock en matière de ciment. Ils se trouvent souvent, à défaut de mettre la clé sous le paillasson, dans l'obligation de s'approvisionner auprès de revendeurs informels. Cette information, nous la détenons du président du bureau de wilaya de la confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Aïssa Chtioui qui a animé une conférence de presse, mardi passé, au siège de la confédération dans laquelle il a lancé un appel à tous les responsables concernés pour qu'ils se penchent sur ces lacunes. Il dira, en substance: «Les retards accusés par la cimenterie de Aïn Touta (SCIMAT) peuvent entraîner des conséquences néfastes sur l'état d'avancement des réalisations dans le domaine du bâtiment.En s'approvisionnant auprès des revendeurs informels, les fabricants ne vendront pas leurs produits à perte, et si c'est le cas nous devons nous attendre, sinon à l'application d'une grille des coûts dictée par l'informel, nous irons vers une rupture de ces produits, et par conséquent à l'arrêt des chantiers.» Rappelons que lors de l'ouverture du salon Batimatec 2014, Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat, a été interpellé sur cette question de manque de ciment et il a nié l'existence de toute pénurie en remettant les ruptures d'approvisionnement sur le dos des spéculateurs.Or, le responsable commercial de la cimenterie de Aïn Touta nous dira que l'entreprise ne produit que 1 million de tonnes et ne peut satisfaire une demande qui, au premier trimestre de l'année en cours, a atteint les 1,5 million de tonnes. Par ailleurs, et au moment où les pouvoirs publics font semblant d'éviter les disparités entre secteur public et secteur privé, se permettent des déclarations pompeuses telles que «les entreprises nationales sans distinction», l'on apprend que la cimenterie donne la priorité aux projets du programme du président de la République.En outre, le syndicat des entrepreneurs s'interroge sur la priorité accordée aux entreprises étrangères telles que Cojaal, qui profitent du ciment algérien subventionné par l'Etat ! Allons-nous vers une rupture d'approvisionnement des matériaux de construction ' Dans ce cas, qu'en serait-il des échéances imposées par le wali à plusieurs entreprises, appelées à livrer les réalisations au plus tard fin juin prochain, pour ne citer que les établissements scolaires, le centre équestre et certaines infrastructures de la santé ' Alors, monsieur le Ministre, y a-t-il pénurie de ciment ou non' Spéculation dites-vous' Où est donc la riposte de l'Etat' En tout état de cause, la vente informelle du ciment se fait en plein jour et est connue de tous les entrepreneurs.