Algérie

Etablissements supérieurs de formation privés


La nouvelle nomenclature de la formation professionnelle décriée Invité, hier, au forum d’El Moudjahid, en compagnie de deux autres intervenants du patronat et du monde de la formation, le directeur de l’Ecole supérieur de gestion, M. Belkessam, s’en prend à la nouvelle nomenclature du secteur de la formation professionnelle. L’invité soutiendra que la nomen-clature en question «interdit de proposer des formations conformes aux besoins des entreprises». En outre, il reconnaît que, légalement, ses établissements privés d’enseignement supérieur qui préparent des masters et DEA pourraient faire l’objet d’une fermeture s’ils dispensent d’autres spécialités en dehors de ce qui a été fixé dans le cahier des charges. D’après lui, la loi d’orientation de l’enseignement supérieur privé instituée depuis 1999, relayée par un décret approuvé en juin 2006, est une véritable épée de Damoclès ressortie à chaque fois par la tutelle. Même si, avoue-t-il, ils sont pour le moment tolérés. «Nous ne recevons pas des subventions et nous sommes soumis à un régime commercial», s’est-t-il défendu. En tous les cas, tout le monde était d’accord pour dire qu’il y a une inadéquation entre l’offre en terme de diplômes et les demandes des entreprises. Pour M. Belkessam, le problème n’est pas aussi simple qu’on peut le croire, puisqu’à l’état actuel «nous formons pour des besoins qui ne sont pas ceux des opérateurs économiques». En plus, c’est très difficile de trouver une main d’œuvres qualifiées. «Ce qui nous a obligés, a-t-il expliqué, bon gré mal gré d’importer la main d’œuvres chinoises pour rattraper les retards cumulés notamment dans le secteur du bâtiment.»  Selon lui, la situation est accablante dans la mesure où les réformes initiées dans ce domaine ont été conçues dans les bureaux. «Sinon pourquoi, s’est-il interrogé, la commission nationale de réforme du système éducatif n’a pas associé le syndicat et le patronat, des acteurs incontournables qui devraient être intégrés le long de ce processus?» A cela s’ajoute, a-t-il souligné, la fuite de nos compétences à l’étranger en raison du manque de débouchés. D’ailleurs, cette hémorragie qui affecte les cadres depuis des années est des plus alarmantes. L’ambassadeur du Canada en a révélé récemment, soutient M. Belkessam, que 50.000 Algériens sont installés dans son pays, dont 95% sont qualifiés. Même la Sonatrach, faute de salaires conséquents et autre avantages, a connu ses derniers temps une véritable saignée dans ses rangs. En l’espace de deux mois, une centaine d’agents travaillant dans le forage, formés des années dans les écoles algériennes, se trouvent du jour au lendemain dans les bras des chasseurs de têtes et des multinationales du pétrole. A ce titre, et pour pallier à cette inadéquation entre les formations dispensées et les besoins spécifiques du marché du travail, notre interlocuteur a mis l’accent sur la nécessité de mettre à jour le processus de réforme, en particulier au niveau des programmes et d’entamer la révision des cursus. A cela, on devrait optimiser le système d’évaluation pédagogique et l’homologation des diplômes. Sans oublier, d’après lui, le recyclage de l’ensemble de l’encadrement. Ceci dit, le directeur de l’ESG a insisté sur la nécessité de créer en urgence les comités de branches professionnels qui regrouperont en leur sein et les utilisateurs (employeurs) potentiels et les formateurs. Ils seront, selon lui, de véritables régulateurs de l’offre et de la demande sur le marché de l’emploi. Mais, il fallait pour cela, a-t-il martelé, lever l’obstacle linguistique et aller vers le multilinguisme tout en généralisant l’outil informatique. Il appelé à ce qu’on unifie les procédures et le dispositif d’agrément entre l’éducation nationale, la FP et l’enseignement supérieur. Enfin, il a suggéré d’introduire le système dual entre l’école et le monde du travail comme cela a été le cas dans la formation biomédicale au niveau des CHU.
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