Algérie

établissements scolaires à Boumerdès : le provisoire qui dure Boumerdes : les autres articles



Une décennie après le séisme, le préfabriqué n'est pas encore éradiqué dans le secteur de l'éducation. Les conditions de scolarité sont intenables.
Des milliers d'élèves, tous cycles confondus, sont encore scolarisés dans des établissements en préfabriqué dans la wilaya de Boumerdès. Ces écoles qui ont été érigées après le séisme de mai 2003 sont dans un état déplorable. On en trouve partout ; sept à Boudouou, six à Dellys, cinq à Corso, quatre à Thénia et trois à Bordj-Menaïel.
Les conditions dans lesquelles évoluent ceux qui les fréquentent laissent vraiment à désirer, déplore-t-on. Dégradation des classes, manque de chauffage, infiltration d'eau, insalubrité, fenêtres et portes brisées, absence de terrains pour la pratique du sport'etc.
Les élèves interrogés s'accordent tous à dire que rien ne leur donne envie d'y suivre les cours.
Les chiffres qui nous ont été communiqués par la direction de l'éducation font état de l'existence de 62 établissements en préfabriqué à travers la wilaya, dont 54 écoles primaires, 7 CEM, et 117 salles réparties sur six lycées.
La durée de vie de ces infrastructures éducatives est dépassée. «Certaines n'ont rien à envier aux étables», ironise un enseignant. C'est le cas du lycée Helimi Mohamed El Sghir de Sidi Daoud qui compte 18 salles en bois. «Les classes sont dans un état catastrophique. Et, elles ne sont même pas dotées de chauffage. L'eau y coule de partout. Ce problème se pose même à la bibliothèque et dans la salle des profs. L'étanchéité n'a jamais été refaite. En hiver, la cour qui fait également office de terrain de sport se transforme en un vrai bourbier à la moindre averse. Les va-et-vient des élèves propagent la boue même à l'intérieur des salles de cours», relate l'enseignant, qui se plaint de l'insécurité et l'intrusion de personnes étrangères à l'intérieur de l'école. Cette situation qui s'aggrave au fil des années à été à l'origine de plusieurs actions de protestation des lycéens.
Mais, rien n'a été fait par les responsables du secteur pour améliorer un tant soit peu leur conditions d'apprentissage. «On a dépêché plusieurs commissions sur place, mais leurs recommandations n'ont jamais été suivies d'actes», précise encore notre interlocuteur. Certains parents pensent que les problèmes qu'endurent leur progéniture n'est que le résultat du manque de vision des autorités. Selon eux, le nouveau lycée de 16 classes, ouvert en 2011, s'est avéré très exigüe pour contenir tous les élèves du cycle secondaire de la localité.
À quand des établissements en dur '
Une douzaine de classes en préfabriqué avaient déjà été ravagées par le feu en 2008 à Sghirate. Alors que de nombreuses autres écoles ont vu leur toit arraché par le vent. «Cela fait bientôt six ans que j'enseigne dans des chalets. Au début, on nous a dit que ces écoles sont édifiées pour éviter une année blanche aux élèves. Dix ans plus tard, la tutelle fait semblant que tout y fonctionne à merveille alors que nous fréquentons les mêmes sanitaires que ceux réservés aux élèves», regrette un enseignant du primaire à Boudouou. Un élève de l'annexe du lycée de Zemmouri relève, quant à lui, le problème des pannes récurrentes d'électricité et de l'absence de chauffage dans les classes.
«Notre établissement est isolé. La route qui y mène n'est pas dotée d'éclairage. En décembre dernier, je ne pouvais même pas reconnaitre mes camardes avant l'entrée des classes et ce, à cause de l'obscurité», a-t-il déploré. Le lycée réceptionné en 2010 après 7 ans de retard est saturé. Il est utile de rappeler que les nouveaux projets relevant du secteur éducatif inscrits au profit de la wilaya ne sont pas réalisés à temps.
Le secteur a été renforcé de 12 lycées, 34 CEM et d'une cinquantaine d'écoles primaires en l'espace de 15 ans. Il faut dire que l'Etat à investi des milliards après le séisme pour permettre aux élèves de la wilaya de poursuivre leurs études.
Mais ce qui a été présenté comme étant du temporaire est en phase de devenir «éternel». Car, l'effort consenti au lendemain de la catastrophe naturelle n'a pas été accompagné par d'autres mesures à même de ne pas compromettre la scolarité des générations montantes.


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