Algérie

Etablissements sanitaires ou usines à gaz, risques garantis sur ordon



Etablissements sanitaires ou usines à gaz, risques garantis sur ordon
Les enceintes sanitaires, dans l'état actuel des choses, resteront évidemment les derniers espaces que nos concitoyens souhaiteraient fouler et pour quel que motif qu'il s'agisse. Néanmoins, les choses étant ce qu'elles sont et la santé individuelle un formidable investissement naturel, ils n'en sont pas moins contournables. Par acquis de conscience, nous nous sommes rapprochés des acteurs concernés dans ce qui, plus qu'un centre hospitalier de grande réputation, en l'occurrence le CHU Constantine, est littéralement devenu, aux yeux des anciens, une véritable usine à gaz, réceptacle de l'incompétence, de l'anarchie, de la démission, de l'absentéisme d'une bonne partie des personnels médical et paramédical dans le reste des structures aussi bien du chef-lieu de commune que des onze autres, voire même de certaines wilayas limitrophes. Abordé il y a déjà de cela quelques mois, l'un de ses anciens directeurs nous disait : «5 000 agents, des malades qui nous viennent de toutes les wilayas de l'Est sans parler du manque de personnel toutes natures confondues, des parents de patients qui ne nous facilitent très franchement pas la tâche, c'est malheureusement cela que vous , journalistes, condamnez à longueur d'année et de colonnes. Je ne dirais pas seulement à tort, mais tout regard extérieur ne s'arrête en réalité que sur un cas précis dont il est très vite fait une extrapolation jusqu'à installer le malaise et parfois une situation de crise qui a atteint les cimes comme cela a été le cas pour le centre anti-cancer.» Notre interlocuteur a tenu à préciser qu'il ne jetait pas l'anathème aux confrères, loin s'en faut. «Dans 80% des cas, ce qui est rapporté dans les journaux a un fondement, sauf qu'il est très peu pris en considération les circonstances de ces cas d'une part et ensuite les difficultés que nous avons pour y faire face. Je vous citerais, entre autres, l'un des exemples les plus courants qui sont les arrêts de travail intempestifs du personnel toutes natures confondues. Quant vous avez d'éminents membres du corps médical qui débrayent sans raison plausible et sans avoir même pris la peine de poser les problèmes ou les difficultés qu'ils rencontrent à la hiérarchie ou le font de manière informelle, pour ne pas dire dans une forme inattendue lors d'une banale discussion dans les couloirs, sur le parking pour qu'ensuite nous nous retrouvons devant le fait accompli, un établissement de cette importance paralysé, des malades pris en otage, leurs proches dans la plus grande solitude, et comble du paradoxe, nous subissons les foudres de la hiérarchie au motif qu'il n'y a pas de prévention des conflits et encore moins d'anticipation sur leur amorce.» C'est effectivement la triste réalité, trop de droits tuent le droit. La multiplication des syndicats selon les corps, les spécialités, les catégories socioprofessionnelles entre corps communs, paramédicaux et administratifs setraduit par des contestations quasi-quotidiennes hybrides parce qu'à cheval sur des revendications parfois banales et parfois surréalistes et lesquelles ne sont que rarement précédées de préavis. Dans leur majorité, les conflits naissent par hasard et prennent fin au hasard. Autrement dit à l'humeur. «Ce que l'on appelle l'humeur vagabonde», ironisera un professeur qui a fait valoir ses droits à la retraite récemment. Cette confusion, ce no man's land, c'est-à-dire au stade où, en raison d'un brouillage de règles établies très orthodoxes, il relève désormais pour un gestionnaire d'établissement sanitaire de petite, moyenne et grande envergure, de déterminer les limites de ses responsabilités en ce sens qu'il n'est plus que l'exécutant docile, celui qui adopte le profil bas devant supérieurs et subordonnés est le...fusible bien entendu qui les met d'accord le cas échéant.A. L.




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