Algérie

Et voilà la VAR !



Pas trop tôt pour les uns, encore prématuré pour quelques autres, plus minoritaires: la VAR, ou assistance-vidéo à l'arbitrage, s'apprête à faire ses débuts la semaine prochaine en Ligue des champions.Malgré les doutes
La VAR arrive donc en C1 huit mois après son introduction en Coupe du monde, mais aussi six mois plus tôt que prévu. Historiquement hostile au dispositif - Michel Platini était absolument contre et son successeur Aleksander Ceferin se disait «un peu conservateur» à ce sujet -, la confédération européenne avait en effet pensé la lancer seulement en début de saison prochaine. «Si nous pouvons le faire avant, pourquoi pas '», a finalement déclaré Ceferin en décembre, confirmant la mise en place du système dès les 8es de finale de C1 qui débutent aujourd'hui. Mais si l'UEFA et son patron ont fini par accepter la VAR, c'est aussi que la pression était forte, venue parfois d'alliés très proches.
Pressions, satisfaction et réserves
Furieux après l'élimination de la Juventus la saison dernière face au Real Madrid (pour laquelle la VAR n'aurait probablement rien changé), Andrea Agnelli, président du club turinois et de la puissante ECA (le syndicat européen des clubs), avait ainsi pesté. «Plusieurs pays ont mis la VAR en ?uvre. Le processus d'accélération doit arriver en Europe. Les arbitres de surface ne servent pas, il faut les enlever et les remplacer par la VAR», avait-il dit. Depuis, d'autres représentants de l'aristocratie européenne des clubs ont également fait part de leur satisfaction. «Je salue explicitement l'introduction de la VAR en Ligue des champions. Je suis convaincu que cela va rendre le football plus juste et plus sérieux au niveau international aussi», a ainsi assuré Karl-Heinz Rummenigge, président du directoire du Bayern Munich. Pep Guardiola, l'entraîneur de Manchester City, s'est de son côté dit «ravi», rappelant que son équipe avait... bénéficié d'un «penalty ridicule» en poules contre le Shakhtar Donetsk. «Les arbitres seront aidés par la VAR et cela sera tant mieux», a-t-il ajouté. L'une des rares voix discordantes est celle de Mauricio Pochettino, entraîneur de Tottenham. «Personne n'est heureux de regarder ces matchs en Europe avec la VAR, personne, je vous le promets ! Cette situation où le football commence à ennuyer les supporters m'inquiète», a-t-il déclaré, à propos de l'introduction du dispositif en Premier League, repoussée à la saison prochaine.
Uniformité et évidence
Roberto Rosetti, responsable de l'arbitrage à l'UEFA, l'a répété lors d'un briefing organisé la semaine dernière à Rome, «la VAR n'est pas parfaite et il sera impossible d'arriver à 100% de bonnes décisions». Le principe sera le même que dans les championnats où la vidéo est déjà entrée dans les m?urs, avec quatre cas de figure connus (but, penalty, carton rouge, erreur d'identité) et un protocole qui ne prévoit d'intervenir qu'en cas «d'erreur claire et évidente ou d'incident non vu», comme par exemple la main qui a offert un penalty aux Bleus en finale du Mondial. «Notre principal objectif est l'uniformité et le VAR n'interviendra que si les images montrent clairement qu'il y a eu une erreur», a assuré Rosetti. Contrairement à ce qui avait été fait à la Coupe du monde, il n'y aura pas de salle vidéo centralisée.» On travaillera sur place dans chacun des stades, avec un VAR, un assistant-VAR, deux opérateurs et un responsable UEFA chargé d'envoyer les informations vers l'extérieur», a déclaré Rosetti. Les équipes VAR viendront du même pays quand ça sera possible.
Ceferin avertit
La VAR est en place mais Ceferin a été très clair sur le fait qu'il attendait désormais un comportement exemplaire de la part des entraîneurs. «Nous avons invité pour un séminaire à Francfort les coaches des 16 équipes encore qualifiées. Et seulement cinq sont venus : Allegri (Juventus), Genesio (Lyon), Tuchel (PSG), Di Francesco (AS Rome) et Tedesco (Schalke 04). Liverpool jouait, donc Klopp était excusé», a raconté le Slovène après sa réélection jeudi. «D'autres ont envoyé un adjoint, un membre du staff, ou même des gens du marketing. Ca n'est pas seulement un manque de respect pour M. Rosetti et ses équipes. L'influence des coaches est énorme. S'ils se plaignent des arbitres, ils pourraient au moins venir voir ce que les experts ont à dire. Donc, ils n'auront aucune excuse pour se plaindre, surtout ceux qui ne sont pas venus», a-t-il averti.


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