Et si les plages venaient à manquer '

Drôle de question. Mais en fait, tout le monde ne vit pas près du rivage pour escompter passer des vacances, les pieds dans l'eau, bronzer sur le sable doré de nos côtes somptueuses. Il y a des jeunes, à mille lieues d'ici, dans les douars, dans les régions du Sud, dans les Hauts-Plateaux, dans les immensités steppiques du pays qui ne peuvent, hélas, que voir des yeux, à la télé... Au fait, combien de piscines l'Etat a construites dans diverses régions du pays, à Laghouat, Biskra, Saida ' Et combien sont-elles à être fonctionnelles aujourd'hui ' Si l'eau ne manque pas, c'est le petit « machin » qu'on ne trouve pas sur le marché. Le bon de commande qui tarde à être signé... Gérées par les communes, elles sont pour la plupart dans un piteux état. Laissées à l'abandon par ceux qui veulent avoir des problèmes en moins. A Constantine, ce sont les pompes qui sont out, grippées par la poussière dégagée par le chantier d'à côté. C'est le responsable de l'APC qui le dit. A Saïda, l'édile, tarabusté par les jeunes qui brûlent d'envie de barboter dans une eau un peu fraîche, n'a pas trouvé mieux, pour s'excuser, que de dire que « la piscine sera bientôt fonctionnelle ». On était après les fêtes de l'Aïd. C'est à n'y rien comprendre. Une gestion chaotique. L'été se prépare bien avant et en grande pompe, n'est-ce pas ' Ce qui est vrai pour les piscines l'est aussi pour beaucoup d'autres infrastructures juvéniles, salle de sports, médiathèques. Et l'on s'ennuie à mourir, à cause de ce type de carence. Il y a peut-être d'autres solutions, pas pour tous. Il y a les grands hôtels pour certains et les oueds et barrages pour les autres. Ceux qui ont fait le Sud savent combien les jeunes sont tentés par les hôtels qui réservent leurs piscines à une clientèle triée sur le volet. Ils laissent heureusement passer ceux qui ont du fric et peuvent se permettre, de temps en temps, une petite folie, avec une journée de divertissement dans ces espaces cossus. Pour le reste, Ils auront, à loisir, les cascades lorsqu'on en trouve, les grandes mares d'eau stagnantes, les barrages pour faire trempette et se rafraîchir, avec tout ce que cela comporte de dangers. Nous enregistrons, chaque année, des morts par noyade, dans ces retenues d'eau, non gardées et qui sont, par-dessus le marché, engluées dans la vase. Et puis ce n'est pas leur vocation, elles sont destinées à autre chose, à l'alimentation, à l'irrigation. Mais bonne nouvelle quand même. Pour y remédier, le ministère avait annoncé, récemment, comme première une expérience, aménager ces infrastructures pour recevoir, en toute sécurité, une multitude d'activités de loisirs au profit des jeunes, avec même en perspective l'organisation de concours de pêche, de compétitions officielles comme l'aviron. Une initiative louable qui ne manquera pas de mettre du baume au c?ur de beaucoup d'estivants.