Algérie

Et si le vent du changement provenait du Sud ?



Et si le vent du changement provenait du Sud ?
La population du Sud vient de donner une leçon de dignité à un régime obsolète et grabataire. Bien que les vieillards d’Alger assimilent toute revendication des Algériens tendant à vivre convenablement dans leur pays à un complot ourdi, la manifestation, organisée par la coordination nationale des chômeurs, s’est déroulée dans le calme, et ce, contrairement aux provisions. Ainsi, malgré leur jeune âge, les organisateurs sont à la hauteur de l’événement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette manifestation populaire, bien qu’elle remette en cause la politique désastreuse du régime, s’est passée sans aucun débordement.
De toute évidence, avant même sa préparation, les organisateurs savaient à quoi s’attendre de la part d’un régime diabolisant systématiquement les doléances de la jeunesse de son pays. Résultat des courses : le fossé ne cesse de s’élargir, comme le soutient Tahar Belabbès, entre le régime et la population qui souffre : « Les jeunes et les chômeurs n’en sont que plus conscients de ce qui se trame contre leurs revendications légitimes. D’ailleurs, ils ne croient plus ni aux promesses ni aux décisions des responsables qui ne cherchent qu’à absorber la colère des jeunes. »
En tout état de cause, aux revendications légitimes des jeunes du Sud, le régime, fidèle à ses pratiques, recourt à l’action psychologique. Alors que le pillage des ressources de l’État s’organise au vu et au su de tout le monde, on accuse les jeunes de malfaiteurs guidés par une force occulte. « Moi je dis qu’il n’y a pas de mafia plus grande que celle qui vole les richesses du pays et exploite les hommes de ce pays. Ce sont eux qui sont complices avec les sociétés étrangères qui pillent les richesses de ce pays en hypothéquant l’avenir des générations futures », rétorque Tahar Belabbès à ses détracteurs.
Par ailleurs, voyant le mal partout, le régime et ses relais vilipendent tous les acteurs de la société qui soutiendraient la cause des chômeurs. Il faut dire que le statu quo arrange les profiteurs qui s’accrochent à la mamelle de la rente pétrolière. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir la réaction de certains pions du système visant le FFS après avoir envoyé ses parlementaires sur place. Un député du FLN n’a-t-il pas dit que les députés du FFS n’ont rien à faire dans le Sud. Bien que leur mandat soit national, les courtisans du système veulent absolument les cantonner dans les circonscriptions où ils sont élus. Tout compte fait, cela ne doit pas déranger les dirigeants de la formation de Hocine Ait Ahmed. Car il s’agit de la mission que le FFS s’est fixée et qui consiste à œuvrer pour un changement pacifique dans le pays. Et ce vent venant du Sud réunit les conditions pour accomplir une pareille dynamique.
En somme, il va de soi que cette mobilisation, enclenchée dans le Sud, doit gagner le territoire national. En œuvrant dans l’intérêt du pays tout entier, et surtout en usant de moyens pacifiques, les Algériens doivent reprendre le contrôle de leur souveraineté. Car « la conscience politique, l’unité nationale, le nationalisme, ce n’est pas Khelil and Cie qui l’incarne, ni Louiza Hanoune, ni le FLN, ni « les services », ni l’Administration, ni Ennahar, ni la propagande, ni Amar Ghoul. Ce sont des jeunes chômeurs du Sud et du reste », écrit Kamel Daoud dans une chronique. Et c’est à ce prix que l’Algérie retrouvera son prestige.
Par Ait Benali Boubekeur



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