Algérie

Et si le FLN boycottait'



Quelle incidence politique aurait le retrait provisoire du FLN de la scène nationale, du moins durant ces prochaines élections législatives' L'interrogation qui a été remise au goût du jour par une voix discordante de l'ex-parti unique, en l'occurrence Mahmoud Kissari, sénateur de la wilaya d'El Bayadh, vient relancer un débat politique déjà ancien.Le jeune sénateur qui n'est pas à sa première sortie fracassante, appelle les cadres et responsables de son parti à «faire l'impasse sur les prochaines élections». Rien moins que ça' Il appelle ouvertement son parti à «faire, volontairement, un pas en arrière et ne pas participer aux prochaines échéances électorales avec des listes au nom du parti». Un choix qu'il considère «stratégique, à même de préserver l'honneur du parti face au rejet populaire que nous constatons, à travers une lecture prospective de la scène politique», lancera-t-il. La proposition audacieuse de ce jeune sénateur, mérite d'être abordée, en ce sens qu'elle représente une option historique insolite sur l'échiquier politique national. Cela est d'autant plus intéressant, que cette décision courageuse pourrait participer au désengorgement de l'issue politique nationale actuelle. Kissari pense réellement qu'il «faut offrir au peuple la chance d'un changement sans le FLN, comme il le souhaite et il l'a exprimé». Une démarche audacieuse, que l'auteur motive, cependant, par «l'illégitimité de la direction actuelle du parti». Pour lui, cette option permettra «l'encadrement et la structuration du parti loin des opportunistes» et «lui évitera des résultats catastrophiques, qui pourraient menacer son existence même». Au-delà de ces conflits de chapelles au sein de l'ex-parti unique, n'est-il pas plausible, que les partis politiques -pris à partie par l'opinion publique, notamment via le Hirak, et rendus responsables de la crise dans laquelle se débat le pays- fassent- des concessions et participent, ainsi à désamorcer cette crise' L'intérêt national ne prime-t-il pas sur les calculs partisans étroits, surtout en cette période sensible de la jeune histoire de notre pays'
Si l'Etat a consenti des concessions politiques audacieuses, notamment à travers la mise à l'écart d'un pan entier du personnel politique aux commandes (procès contre les ex-dirigeants), et les chantiers de démocratisation des institutions, les partis politiques et les personnalités nationales devraient en faire autant. Lancer une initiative de retrait provisoire de leurs formations respectives de la scène politique nationale, tout en parrainant des candidatures indépendantes «propres» et nouvelles ou contribuer dans une campagne de sensibilisation et de mobilisation de la société en vue d'adhérer au changement, à travers les élections.
Le FLN n'est pas le seul parti politique concerné par cette contribution. D'autres formations politiques, dont des formations islamistes et opportunistes, qui ont «flirté avec le système» sont pointés du doigt et régulièrement critiqués et dénoncés par l'opinion publique. Ces formations politiques sont même considérées, par une large partie de l'opinion et des intellectuels, comme faisant partie de la crise. Mais pour le moment, on n'en est qu'au stade des propositions de solutions de sortie de crise innovantes'
La déclaration publique de ce jeune sénateur, qui n'a pas été du goût du secrétaire général du FLN, vient rajouter au climat déjà délétère au sein de cette formation politique.


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