L'effet d'une telle annonce serait retentissant. D'un retentissement à fragmentations. Ensuite, on passera à la phase suivante. Celle de la ruée des candidats. Il en sortira de partout. Le président Bouteflika décidera «en son âme et conscience» a dit Sellal. A méditer...L'hypothèse n'a rien d'extraordinaire. Pourtant, personne n'en parle, même s'il se trouve que certains l'ont pensé. Le président Bouteflika a le droit d'être ou ne pas être candidat pour la prochaine élection présidentielle. Personne aujourd'hui ne sait rien de ses intentions. Alors imaginons qu'il décide de ne pas briguer un autre mandat. L'effet d'une telle annonce serait retentissant. D'un retentissement à fragmentations. Avant de voir son effet sur la population, commençons par la classe politique nationale. Après la stupeur s'ensuivra un branle-bas indescriptible dans les états-majors des partis politiques, dans les groupes non structurés, mais très actifs ainsi que dans les salons algérois où des compétitions du «plus informé» atteindront leur paroxysme. Chacun ira de «sa» raison toujours différente de celle avancée officiellement. Qu'il jurera être le seul à détenir. Que sa «source» est unique et inaccessible aux autres. Ainsi s'enfleront les commentaires qui occuperont la scène médiatico-politique pour un temps. Le temps de digestion pour une information de cette taille. Ensuite, on passera à la phase suivante. Celle de la ruée des candidats. Il en sortira de partout. Du plus sérieux au charlatan. Autant de candidats que de partis plus les indépendants. Beaucoup de bulles et de bruit qui viendront s'éteindre au pied de la loi électorale avec son exigence de signatures. Heureusement, d'ailleurs. Des unions, des coalitions, des tractations occuperont le personnel politique jusqu'à la date limite de dépôt des candidatures. La vie politique ne reprendra son cours normal qu'après l'annonce par le Conseil constitutionnel des candidatures validées. Dans le même temps et parmi la population, c'est l'effervescence. C'est l'inquiétude des lendemains incertains. Des interrogations. De la stabilité. Certains voudront croire qu'elle est acquise. D'autres la considéreront encore fragile. Des souvenirs de la décennie trouble remonteront à la surface. Tout le monde se tiendra le ventre, mais personne ne pourra dire en réalité comment les événements s'enchaîneront. Ceux qui sont en attente de logements se mettront en quête d'informations avec la crainte d'une remise en cause des programmes. Les rumeurs s'empareront forcément du sujet. Les bénéficiaires des aides de l'Etat comme les agriculteurs passeront plus de temps au café pour glaner des informations que dans leurs champs. Les permanences des partis politiques connaîtront une animation et un intérêt sans égal. L'indice de confiance des opérateurs économiques que les «sondages» ont toujours voulu bas, sera cette fois sûrement au plancher. Les candidats seront guettés dans le moindre de leurs propos à ce sujet. Jusqu'aux supporters de l'Equipe nationale qui espéraient décrocher à moindre frais un ticket de voyage pour Brasilia, et qui ne seront plus sûrs de rien. Ni d'être présents à la Coupe du Monde, ni d'une quelconque surprise des performances du Onze national. Pendant ce temps-là, la campagne électorale battra son plein. Les candidats défileront à la télé, plutôt aux télés maintenant qu'il y a les chaînes privées. Chacun d'eux promettra aux électeurs le paradis. Peut-être pas jusqu'au «désert vert» qu'avait promis un candidat dans les années 1990, mais pas très loin. Toutes les promesses seront possibles en l'absence de programmes clairs et précis des candidats. Des programmes pleins de généralités ne manqueront pas. C'est la réalisation des projets et surtout leurs financements qu'il faudra chercher comme autant d'aiguilles dans des bottes de foin. A tout ceci, il faut ajouter les réactions à l'international. Les chancelleries auront fort à faire pour informer, dans les temps, leurs pays respectifs. Toutes se lanceront dans des pronostics pour aider au positionnement de leurs gouvernements face à la nouvelle donne. Des pronostics qui vaudront ce qu'ils vaudront, dans une science qui n'est pas exacte. Face à un tel décorum plutôt grisâtre, des lueurs existent. Ce sont tous ces leaders présidentiables qui s'étaient promis de se présenter que dans le cas où le président Bouteflika ne serait pas candidat. Ils sont trois ou quatre. Nous ne les citerons pas pour ne pas nous départir de la neutralité. On peut toutefois affirmer qu'ils sont les plus crédibles pour au moins une raison. Leur condition est fondée sur l'intérêt général, pas sur leur intérêt personnel. Ils reconnaissent que le président Bouteflika est actuellement le meilleur chef d'Etat pour l'Algérie et les Algériens. Pour la paix, la stabilité. Pour le développement économique et social. Pour les menaces extérieures. Ces candidats potentiels sont des valeurs sûres que se tiennent en réserve de la République. Bien plus sûres que beaucoup de candidatures déjà annoncées et qui confondent footing et sport de haut niveau. C'était juste une hypothèse. Il n'empêche qu'elle a toute sa place. Le président Bouteflika décidera «en son âme et conscience» a dit Sellal. Une phrase qu'il faut bien soupeser. Et méditer!zoume6@hotmail.com
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Posté Le : 19/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com