Algérie

Et pourtant la loi est claire...



Et pourtant la loi est claire...
Position ? L'option pénale dans le traitement des affaires de drogues n'est plus soutenue, ni par les spécialistes ni par les juristes.Ils sont unanimes à appuyer la solution médicale au lieu des poursuites pénales, pour protéger l'usager des effets de la drogue. La stratégie sanitaire devrait, selon eux, être une réponse efficace pour ces milliers de jeunes qui, pour des raisons d'exclusion et de mal vie, ont dévié vers la drogue. L'incarcération, dans ce cas de figure, est très peu productive et rarement dissuasive. Les adeptes des stupéfiants ont surtout besoin d'un accompagnement dans des centres spécialisés pour pouvoir s'extirper de l'addiction.La loi de décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de la drogue et des psychotropes est claire. C'est écrit noir sur blanc que toute personne se trouvant dans un état de dépendance à l'égard d'une drogue est «une personne malade ayant besoin de soins médicaux».Il reste à convaincre les magistrats qui, pour de multiples raisons, refusent d'adhérer à cette approche. La raison principale est, de toute évidence, liée à l'inexistence en nombre suffisant d'établissements de désintoxication à même d'accueillir les 300 000 toxicomanes que compte l'Algérie. En quelques années, la toxicomanie est devenue l'un des principaux problèmes de santé publique et un enjeu majeur pour la société d'où l'importance d'ouvrir davantage de structures spécialisées pour la prise en charge de ces malades si particuliers.Et pour être efficace dans l'assistance des personnes appréhendées, ces établissements ont besoin d'un personnel médical hautement qualifié pour un suivi psychologique et social de qualité. Un espoir pour beaucoup de drogués qui attendent que cette perche leur soit tendue pour s'en sortir.Le chiffre annoncé par le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt), auprès du ministère de la Justice, est témoin de cette volonté d'y apporter le soutien et le suivi nécessaires. Ce sont pas moins de 6 389 personnes à avoir sollicité les services des centres de désintoxication à travers le territoire national durant le premier semestre de l'année en cours, a annoncé le DG de l'Onlcdt Seuls 870 ont séjourné dans ces structures.L'obligation de se soigner, confirmée par la loi citée ci-dessus, est la seule voie capable d'atténuer les effets ravageurs de ce phénomène. Une option qui doit, impérativement, remplacer la répression pour toute personne qui s'engage à se conformer au traitement médical de désintoxication qui lui sera prescrit. «Ces personnes peuvent être exonérées de toute poursuite pénale», estime le DG de l'Onlcdt. Et de poursuivre : «L'incarcération s'avère peu productive d'effet dissuasif sur un toxicomane, le réprimer n'est pas la bonne thérapie, la solution est de le traiter.»




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