Algérie

Et les cinémas, les théâtres, les discothèques... ça ouvre quand '



La plaisanterie se fait en plusieurs déclinaisons mais ça se voit tout de suite que c'est la même, formulée autrement. Enfin, quand on consent l'effort d'y changer quelque chose. La voilà donc dans ce qu'elle explique de basique : à chaque fois qu'un changement est opéré dans les mesures de prévention contre la pandémie, l'ouverture des lieux publics notamment, elle revient, pléthorique et tenace. Des Algériens particulièrement inspirés nous annoncent, les mots différents mais le ton toujours ironique, la réouverture des... cinémas, des théâtres, des discothèques... C'était drôle au début, il faut dire que ça ne manque pas de pertinence. Ça ne manque pas non plus de finesse, selon les versions et le talent et l'inspiration de l'auteur. Et des versions, il y en a une pléthore. Il y en a de nouvelles à chaque rendez-vous avec la «nouvelle vie» que promet l'assouplissement des contraintes imposées par la situation à un moment ou un autre de l'évolution de la pandémie. Il y a d'abord la pertinence, qui tient de la réalité des faits. Une réalité bien triste et parfois désespérante. Elle est pourtant là, incontournable. Plus grave, elle relève quasiment du fait accompli et de résignation. On n'en parle d'ailleurs que pour convoquer le passé, entre un soupir profond et une larme jamais lointaine. Pas un seul cinéma dans la capitale en dehors de quelque ersatz qui confirme le désert. Pas un théâtre «hors saison» des flonflons et du spectacle velléitaire. Ne parlons même pas de discothèques, il y a eu des bûchers et des poursuites judiciaires pour moins que ça ! Ensuite, il y a cette suggestion, une autre vérité : quelle folie a donc conduit le pays à fermer les incarnations de la... vie ' Pourquoi on n'en construit plus, on n'en ouvre plus, on n'en restaure plus ' Et puis ce message, pratique et terre à terre : dans la sécheresse culturelle et récréative du pays, le coronavirus n'y est pour rien, comme on peut le suggérer pour les commerces, les transports, les lieux de cultes... ! Et enfin cet espoir un peu fou : peut-être que dans la foulée d'un «retour à la vie normale», on se rendra compte que notre vie n'était pas si normale que ça ! Parce que le cinéma, le théâtre, les discothèques et autres espaces de détente, ce n'est pas fait pour offrir des sujets de dérision en temps de désarroi et de tragédie collectifs. Et si ces moments peuvent servir à réparer quelques errements majeurs, notre douleur sera atténuée et c'est déjà ça de pris. Surtout qu'avant la pandémie, nos gouvernants n'étaient pas vraiment dans cet esprit-là. Ça n'a peut-être pas changé depuis mais bon...S. L.


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