Algérie

Et les bonnes questions ?



Les participants à la rencontre gouvernement-walis, quis'est penchée trois jours durant au Palais des Nations sur le dossier sensiblede la jeunesse, ont arpenté studieusement les sentiers battus, en vain, par unepolitique censée répondre positivement aux aspirations de la plus large frangede la population. Ils se sont posé des questions du genre « pourquoi la mal-viedes jeunes ? », ou encore « pourquoi ce besoin chez ces jeunes de quitter lepays et de mourir ? », sans pouvoir vraiment y répondre.Ils étaient étonnés que « tant d'efforts fournis par l'Etatsoient allés en pure perte ». Mais tous ont sacrifié à la certitude que lastratégie mise en place par les pouvoirs publics, pour la prise en charge desproblèmes des jeunes, a été un lamentable échec.Faut-il dans ce cas chercher un coupable ? Il y a tout lieude penser que cette rencontre, même si elle s'est évertuée à tirer les leçonsde l'échec et à replacer une jeunesse exposée injustement à la stigmatisationcollective dans son véritable rôle de victime, ne s'en est pas moins attachée àfaire le réquisitoire d'une « démission » supposée être celle de la famille etle procès d'une « défaillance » imputée, à tort ou à raison, au systèmeéducatif.Faire de la cellule familiale et de l'école des abcès defixation, c'est peut-être reconduire les mêmes schémas qui ont eu pour vocationd'absoudre une gestion des affaires de l'Etat approximative et conjoncturelle,orientée toutes voiles dehors vers la « quantification » des efforts, sanssouci de leur conférer cette qualité qu'on ne retrouve que dans la dimensionhumaine.Que l'on s'interroge par exemple aujourd'hui: « Pourquoi lamal-vie des jeunes, alors que l'Etat a fourni d'importants efforts ? », c'estpeut-être omettre de poser les bonnes questions. Car l'acier et le béton desmilliers d'infrastructures sportives et culturelles, même dotées deséquipements les plus performants, n'ont jamais été des repères identitaires etdes références aux valeurs fondamentales de la société. Tout en constituant lesocle du développement social, ils ne sauraient cependant constituer un étalonqui préfigure de meilleures perspectives d'avenir. Comme ils ne sauraientprévenir les déviances et les extrémismes dont a fait montre une jeunesse enproie au désespoir. Faire le constat d'échec d'une système de prise en chargede la jeunesse doit-il nécessairement signifier son remplacement ?A ce qu'on sache, l'Algérie n'a rien inventé ni créé, elles'est toujours évertuée à importer ce qui existe de meilleur en méthodes etprocédés qui ont fait leurs preuves sous d'autres cieux. Et c'est peut-êtreautour des raisons de leur inefficience quand elles sont appliquées dans notrepays, qu'il faudra poser les bonnes questions.


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