Algérie

...Et les autres nouvelles



-Espaces culturels : Rendez à l’art ! Le Petit Théâtre de la rue Harrichet (derrière le MaMa) était un petit mais haut lieu d’expression artistique qui a laissé des souvenirs de représentations magnifiques. Aujourd’hui dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports, ce petit bijou, idéal pour du théâtre contemporain ou expérimental, demeure désespérément fermé au public. Il en va de même de l’ancienne salle Rex de la rue du Capitaine Mennani (ex-Horace Vernet) qui accueillait les répétitions et représentations de la troupe de Kateb Yacine, l’Action culturelle des travailleurs, et qui dépend aujourd’hui d’une administration, l’Agence nationale de l’emploi. Il n’est pas étonnant, dès lors, que les artistes vieillissent prématurément et chôment !

-Le saviez-vous' : Le Petit Prince à Alger Ce conte poétique et philosophique qui n’est pas réservé qu'aux enfants, loin de là, est un best-seller mondial qui a été écrit en partie en Algérie, dans la librairie Les Vraies Richesses tenue par Edmond Charlot (ex-rue Charras),  lors des escales à Alger de l’écrivain et aviateur Antoine de Saint-Exupery. Son manuscrit original est conservé dans une bibliothèque de New York, mais ses droits appartiennent à la maison Gallimard. C’est dans un train qui le menait à Moscou en 1935 que l’idée de ce conte jaillit. Saint-Exupery était assis en face d’un couple dont l’enfant dormait, blotti entre eux, et son visage dans le sommeil lui inspira l’expression de «petit prince» qui le mena au personnage. Quelques mois plus tard, son avion s’écrase dans le désert de Libye. Il avait le personnage, il trouva ainsi le décor. Près de 150 millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde. Il a été traduit dans 220 langues et dialectes, dont certains liés à de toutes petites communautés. Pour la petite histoire, Saint-Exupery avait dédicacé le livre à l’un de ses meilleurs amis, mais il regretta de ne pas l’avoir consacré à son épouse Consuelo qui serait «l’âme du livre». Enfin, sachez qu’il tombera dans le domaine public en 2033. -Mesure à suivre : On va lire à l’école Les ministres de la Culture et de l’Education nationale ont convenu, mercredi dernier, de rendre la lecture obigatoire dans les trois cycles à partir de la prochaine rentrée, en application d’une décision du président de la République. Lire non plus pour apprendre par cœur des leçons bourratives, mais lire des œuvres algériennes et universelles, les étudier et les comprendre. Si le système éducatif a connu des réformes, cette mesure est une révolution dans un pays où des étudiants en fin de licence n’ont jamais lu un livre ! Les deux ministères vont coopérer pour «hisser la lecture au rang de discipline transversale», au même titre que l’informatique, ont précisé Toumi et Benbouzid. A terme, cette mesure peut amener une maîtrise des langues, talon d’Achille de notre école et de notre société. On en reparlera vite.

-Rencontre : Algiers by night Aujourd’hui, à la librairie Chihab Internationale (10, rue Brahim Gharafa, Bab El Oued), à partir de 15h30, aura lieu la présentation du recueil de nouvelles et de photos intitulé Alger, quand la ville dort. Le titre de l’ouvrage publié par les éditions Barzakh est un clin d’œil au film Asphalt Jungle (Quand la ville dort) de John Huston. Une confrontation originale entre le regard phographique et l’imagination littéraire que viendront discuter les auteurs avec les lecteurs. Les textes sont signés Kaouther Adimi, Chawki Amari, Habib Ayyoub, Hajar Bali, Kamel Daoud, Ali Malek et Sid Ahmed Semiane, lequel a réalisé une partie des images, l’autre revenant à Nasser Medjkane. Selon la notice de l’éditeur, l’ambition de l’ouvrage consistait à répondre à la réponse suivante : «Comment rendre compte d’une atmosphère, d’un climat, comment dire l'Alger contemporain, dans sa complexité, son épaisseur '» Vaste programme dont les lecteurs pourront s’assurer de la réussite en découvrant l’ouvrage sur place.

-Amour, gloire et beauté :  Encore trois ans ! La fameuse série télé, qui n’a que la gloire de véritable, se prolongera jusqu’en 2013 après la commande récente de la chaîne américaine CBS. Cette série qui a encore des émules en Algérie (tous les goûts sont respectables) continuera donc à diffuser sa soupe où des Wallace apprennent que des Jennifer ne sont pas les filles de Stacy,  mais les sœurs cachées de leurs gouvernantes. On devrait créer un Prix international de l’offense à l’amour quand on pense aux œuvres immortelles que ce sentiment a suscité dans le monde.

-Cinéma maghrébin : Lille ya leïl ! Organisée par plusieurs associations maghrébines locales et soutenue par l’ARPA (Association des réalisateurs et producteurs algériens) et l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, la 7e Semaine du cinéma maghrébin se tiendra à Lille du 10 au 19 décembre. Plusieurs inédits sont à l’affiche de cette rencontre dont Archipels des sables de Ghouti Bendeddouche, Radia de Lamine Merbah et Anarouz, film marocain de Abdallah El Abdaoui. Le public lillois pourra également voir Les Sacrifiés de Okkacha Touita ou encore Echebka de Ghouti Bendeddouche. La section documentaire comprend des films sur le militant algérien Daniel Timsit, et le compositeur Kamel Hammadi, ainsi que plusieurs documentaires réalisés durant le 2e Festival panafricain d’Alger, dont L’Afrique fait son cinéma consacré aux filmographies et aux réalisateurs du continent. Liazid Khodja animera une table ronde sur l’état du cinéma maghrébin aujourd’hui. Plusieurs manifestations artistiques accompagnent enfin la Semaine (musique, danse, exposition d’artisanat, art culinaire…). Voir le programme détaillé sur www.facebook.com/sudnordevolution.

-Arts plastiques : Des galeries SVP ! Lors de la 1re biennale méditerranéenne d’art contemporarain à Oran, les participants ont souligné la nécessité de créer des galeries d’art. Cette revendication s’appuie sur le constat désolant du réseau actuel qui s’est réduit comme peau de chagrin dans la capitale, tandis qu’à l’intérieur du pays, et même dans des villes importantes, on n’en trouve généralement pas. Il faudrait construire ou aménager de nouvelles salles publiques, encourager l’investissement privé dans le domaine par des avantages divers, et surtout organiser des formations au métier de galeriste.

-Salle El Mougar : Le quatrième art en vogue Longtemps accaparée par le cinéma et la musique, la salle El Mouggar qui dépend de l’ONCI accueille de plus en plus de représentations théâtrales, améliorant ainsi sa polyvalence et offrant au quatrième art un espace connu pour son caractère agréable. C’est un apport non négligeable pour des représentations qui n’avaient jusque-là que la salle Mahieddine Bachtarzi du TNA, dimensionnée pour des spectacles plus lourds. Les dernières programmations des pièces de Makhlouf Boukrouhn, El Hilm el modanass, et de Richard Demarcy, Oye Louna, de même que la générale de Misère à la mode de Mourad Khan et El Bi’a de Hassen Bou Lagraâ (troupe El Basma) ont confirmé cette tendance de la salle au grand bonheur des amateurs de théâtre. Mais s’il faut encourager cet élan théâtral, il est certain que le manque dramatique de salle oblige les programmateurs à jongler avec les disciplines.

-Argentine : Scène de polémique Un débat national dans les rues, à la radio, sur les chaînes de télévision a lieu en ce moment en Argentine et notamment dans la ville de Goya, anciennement appelée La Petite Paris et qui connaît depuis quelque temps la destruction ou la défiguration de plusieurs de ses bâtisses historiques. Le projet de vente du Théâtre Solari, symbole de la ville, a été la goutte de trop. L’édifice construit en 1877 est le plus ancien théâtre du pays. Son propriétaire, qui ne peut plus l’entretenir, s’apprête à le vendre. La nouvelle a suscité une mobilisation sans pareille, y compris chez les habitants de cette petite ville, frontalière du Brésil. Les associations et plusieurs intellectuels et hommes politiques se sont engagés dans une bataille pour sauver le théâtre, devenu le symbole des enjeux de reconduction ou non, par le Parlement, d’une loi interdisant toute démolition de construction antérieure à 1941.

-Batna : Boudjedra et Zaoui Invités au séminaire international sur la littérature maghrébine d’expression française (Pourquoi écrire et pour qui écrit-on '), organisé par l’université Hadj Lakhdar de Batna, les écrivains Rachid Boudjedra et Amine Zaoui, interviewés par l’APS, ont souligné qu’il n’existe «aucune rupture ou conflit» entre ce qui s’écrit en arabe ou en français. Rachid Boudjedra a précisé que la question actuelle est celle de la production et que le lecteur algérien ou maghrébin est d’abord intéressé par la qualité de l’œuvre et son caractère novateur.


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