Algérie

Et le statut du wali '



On a discuté de tout avec les walis, lors de leur rencontre avec le gouvernement, tenue au Palais des nations, jeudi dernier, sauf de leur statut. Un statut dont on a, pourtant, beaucoup parlé il y a de cela quatre mois, lors de l'avant-dernière rencontre gouvernement-walis. Au mois de septembre dernier, les participants à un atelier organisé dans le cadre de la réunion gouvernement-walis ont appelé à doter le corps des walis d'un statut permettant de renforcer sa place au sein de l'arsenal juridique et réglementaire de l'Etat. Organisé sous le thème «Le wali, pilier du processus de développement économique local», les conclusions de cet atelier ont insisté sur l'impératif de doter le corps des walis d'un statut «compte tenu de la complexité des missions qui lui ont été confiées, notamment à la lumière des défis liés aux objectifs stratégiques devant être relevés».Dans cette même optique, le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, a convenu que le statut particulier des walis constitue une véritable préoccupation qui doit être prise en considération par l'Etat. Dans une déclaration à la radio, le ministre de l'Intérieur a rappelé qu'une réflexion autour de ce statut a été engagée depuis les premières années de l'indépendance, sans arriver à mettre en place ses textes. Ajoutant dans ce contexte qu'il a fallu attendre jusqu'à l'élection du président Tebboune pour que ce projet soit remis sur la table, et d'une manière plus sérieuse. Assurant dans ce sillage que le statut en question sera soumis au président de la République après quelques retouches, et qu'il «verra le jour probablement avant la fin de l'année». Puis, plus rien, tout un round plus tard. Ce statut doit-il attendre «l'amendement» des codes communal et de wilaya, annoncé durant l'année en cours ' On peut donner toutes les assurances aux walis pour les inciter à foncer pleins gaz dans le sens de l'application du programme du président de la République, afin d'atteindre les résultats attendus des décisions prises au titre de la démarche d'accélération des opérations de développement socioéconomique local, mais rien ne vaut une loi «pour apporter un véritable appui et un élan qualitatif à l'action des walis sur le terrain», comme l'a souligné M. Benabderrahmane lors de la clôture des travaux de la réunion gouvernement-walis, au mois de septembre 2022. Certes, le président de la République a laissé entendre que le wali «dispose de toutes les prérogatives au niveau de sa wilaya», ainsi que «du droit de prendre les décisions qu'il juge idoines dans l'ensemble des secteurs, à l'exception de la Défense nationale et des aspects pédagogiques de l'Education», mais il aurait été plus convaincant, voire inutile de le répéter, s'il y avait un statut des walis qui le mentionne noir sur blanc.
Le Président Tebboune a appelé les walis à «se libérer de l'hésitation» et à «faire preuve d'esprit d'initiative et d'audace» face aux défis relatifs à la sécurité énergétique, alimentaire et hydrique, mais que peut-on leur en vouloir si ces hésitations et ce manque d'esprit d'initiative et d'audace de la part des walis ne sont dus qu'à l'absence d'un statut qui définirait clairement leur rôle et mission ' Le président de la République n'a pas manqué de rassurer les walis au sujet des comptes qu'ils doivent rendre, soulignant qu'il a personnellement «pris en ligne de compte leurs appréhensions».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)