Dans son dernier rapport sur la lutte antiterroriste dans le monde, le département d'Etat US gratifie de bons points l'Algérie pour son engagement dans ce processus d'éradication de la violence islamiste. Ce n'est pas la première fois que Washington évoque l'importance du rôle de l'Algérie dans la guerre contre le terrorisme international. Mais en même temps, le rapport se limite à un constat que nous connaissons tous. Aqmi est isolée au nord du pays, ses activités demeurent concentrées à l'est d'Alger plus précisément en Kabylie, qu'il existe des tentatives d'infiltration d'armes depuis la Libye et que la menace persiste dans la sous-région en l'occurrence le nord du Mali.
Au-delà, le document ne suggère pas de démarche à suivre pour venir à bout de mouvements qui tentent aujourd'hui de s'approprier des territoires avec l'aide généreuse bien entendu de certains émirats du Golfe. Ce qui se passe au nord du Mali n'est pas seulement une conséquence du coup d'Etat du 22 mars dernier contre le gouvernement d'ATT dont la responsabilité dans le développement des cellules terroristes n'est un secret pour personne, encore moins pour les USA. La sous-région est devenue un repaire du terrorisme depuis la guerre contre les bases d'Al-Qaïda en Afghanistan en 2001, l'invasion de l'Irak dont les effets directs ont été l'exportation du procédé de l'attentat suicide et l'Algérie en a connu la terrible expérience en 2007.
L'engagement de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme dure depuis plus de 22 ans. Si au départ l'Occident a soutenu les terroristes qu'il considérait comme une opposition armée, les attentats du 11 septembre sont venus rectifier le tir en révélant au monde entier les véritables desseins de l'islamisme. Mais cette conception est aujourd'hui nuancée. En apportant un appui sans faille aux révolutions arabes, les USA sont tombés dans leurs propres paradoxes. Ces événements ont porté les fondamentalistes au pouvoir et créé l'instabilité dans certains pays. Une situation qui a renforcé les mouvements terroristes dans les pays arabes. La lutte contre le terrorisme n'est pas qu'une affaire de moyens militaires. Elle est avant tout politique. Washington ne peut indéfiniment parler de guerre contre le terrorisme s'il continue à encourager son bras politique qu'est l'intégrisme. n
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Posté Le : 02/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim Tamani
Source : www.liberte-algerie.com