Algérie

Et le retrait de confiance n'a pas eu lieu



Abdelaziz Belkhadem a réussi à retourner la situation en sa faveur en procédant à l'ouverture de la session du Comité central et en se faisant plébiscité par 221 voix.
Après de longues heures de la journée du vendredi, partagées entre discussions avec les membres du comité «des sages», négociations avec les contestataires, heurts verbaux et physiques entre tout le monde, Belkhadem a réussi à garder son poste de secrétaire général du FLN après qu'il eut été soutenu par 221 personnes sur les 333 habilitées à participer à la 6ème session du Comité central du parti (CC). Aïssa Kassa, membre du CC et du BP, porte-parole du parti, était tout heureux ce matin de nous relater les faits qui ont précédé ce renversement de situation en faveur d'un triomphe de Belkhadem et de ses soutiens. Nous l'avions rencontré hier matin à l'entrée de l'hôtel Ryadh où se tient la session du CC. «Le différend a porté vendredi sur la procédure du comment respecter les points inscrits à la l'ordre du jour», a-t-il commencé par dire. Le SG a fait, selon lui, une concession aux contestataires en plaçant le point relatif aux questions organiques en premier par rapport aux autres points relatifs à l'évaluation des résultats des législatives, préparation des locales et le bilan financier du parti. A la demande des contestataires de faire voter par l'urne, un retrait de confiance au SG, il y a eu un non catégorique. «Le rapport qui contenait les griefs retenus contre le SG a été rédigé par les contestataires lors de deux réunions non statutaires et non réglementaires, donc on ne peut pas l'accepter, on leur a demandé de rentrer dans la salle, de laisser le SG ouvrir la session et passer au débat pour décider, ils ont refusé parce qu'ils étaient dans une action putschiste», raconte Kassa. Pour rappel, les membres du CC présents vendredi ont quitté les lieux de l'hôtel à l'heure de la prière. Ils avaient convenu de reprendre à 16h ce qui avait été laissé en suspens. «Nous sommes tous revenus mais les contestataires occupaient toujours le bureau de la salle, le SG a alors décidé de réunir les mouhafed et les membres du Comité central pour trouver une solution à ce blocage», continue Kassa de dire. Belkhadem avait dit lors de cette réunion de réagir pour remettre de l'ordre «quitte à employer la force comme ils l'ont fait, eux». La dizaine de contestataires qui occupaient la tribune a été obligée de la quitter par la force des bras des pro Belkhadem, notamment certains députés qui n'avaient pas hésité à dire aux plus durs d'entre eux, y compris d'anciens ministres, que «s'ils ne se tenaient pas tranquilles et laissaient le SG ouvrir la session, ils recevront des coups de poings». Les propos sont des députés eux-mêmes qui ont participé «activement» à faire évacuer les sièges du bureau de la salle et à obliger les contestataires à accepter les instructions du SG. «Nous les avons fait descendre avec la même méthode avec laquelle ils ont occupé la tribune», a affirmé Kassa. Belkhadem est entré dans la salle vers les coups de 18h40. L'hymne national est lancé sous, dit Kassa, des «irhal» des contestataires. Ce qui a indigné le SG et beaucoup d'autres personnes qui ont déploré le fait que «les dissidents n'aient même pas daigné respecter la mémoire des chouhada à la veille du 50ème anniversaire de l'indépendance». Au passage, Kassa note que les membres du comité «des sages» n'étaient pas revenus à l'hôtel l'après-midi du vendredi. Donc, tout s'est passé sans eux. Mohamed Bourezma, membre du CC et du groupe des contestataires, avait déclaré hier aux journalistes que ce comité tenait une réunion et allait rendre publique une déclaration. Les contestataires étaient d'ailleurs eux aussi en réunion à la coordination du 1er Mai pour décider de ce qu'il devait se faire après que Belkhadem eut repris les choses en main. Contacté hier matin par nos soins, Mohamed-Seghir Kara nous a indiqué que «des contestataires sillonnent déjà les wilayas pour sensibiliser le plus de militants et leur prouver les mensonges de Belkhadem». Kara a déclaré qu'«hier, les contestataires ne pouvaient pas agir sous les effets des bombes lacrymogènes qu'ils ont utilisées pour les faire plier». Reste à savoir comment ont fait les pro Belkhadem pour pouvoir faire céder les plus tenaces d'entre eux alors que les gaz lacrymogènes empestaient l'atmosphère, de surcroît à l'intérieur de la salle. Kassa nous affirme qu'après lecture des 221 noms plébiscitant Belkhadem, des huissiers de justice (deux hommes et une femme) ont procédé à la vérification de leur identité organique sur présentation d'une carte nationale d'identité et de la carte du parti. «Ce ne sont pas de vrais huissiers, ce sont des militants du parti qu'ils ont ramenés d'Ouargla et de Ghardaïa», corrige Kara. «On va refaire la liste, on va venir à l'hôtel, tenir notre session du CC et décider de sa destitution», nous dit-il encore.




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