Algérie

Et le contrôle a priori ?



L?affaire des Mig 29 russes récemment réceptionnés par l?Algérie avant qu?on ne découvre des défaillances techniques justifiant le rapatriement en Russie de ces appareils aurait sans doute pris dans d?autres pays, à juste titre, les proportions d?un scandale politico-commercial avec toutes les conséquences qui pourraient en découler sur les relations bilatérales ou tout au moins commerciales futures avec le partenaire étranger. Même si les Russes plaident leur bonne foi dans cette transaction commerciale en reconnaissant les griefs et les réserves soulevés par les techniciens algériens quant à la fiabilité des appareils vendus à l?Algérie et en acceptant le renvoi de ces avions de chasse dans les ateliers du constructeur et leur remplacement par des chasseurs de dernière génération ? les Mig 35 ?, il demeure que le préjudice moral et la crise de confiance née de cette transaction douteuse imposeront sans doute à l?avenir une plus grande vigilance et une exigence accrue des importations russes vers l?Algérie. Les relations futures avec cet avionneur risquent d?en pâtir même si dans la gestion de ce scandale dans lequel sont impliqués les deux chefs d?Etat algérien et russe qui l?ont inscrit à l?ordre du jour de la visite de Bouteflika à Moscou on a voulu privilégier le traitement politique pour préserver les bonnes relations qui existent entre les deux capitales en obtenant du partenaire russe le remplacement des appareils obsolètes livrés à l?armée algérienne par des appareils plus performants. Il fallait à tout prix éviter la résiliation du contrat qui aurait eu sans nul doute de lourdes conséquences sur les relations bilatérales. Mais tout compte fait, dans ce marché (de dupes), le constructeur russe est moins à blâmer que le ministère de la Défense nationale. Car après tout, business is business. Les traités d?amitié signés entre les Etats s?effacent devant l?agressivité du monde des affaires où prime la recherche du profit à tout prix. La question se pose pour la partie algérienne de savoir comment une telle supercherie a-t-elle pu échapper à la vigilance des techniciens algériens qui ont réceptionné les appareils en question avant qu?ils ne découvrent, plus tard, qu?on nous a fourgué des avions ne répondant pas aux normes et aux spécifications consignées dans le contrat de vente ? L?épisode malheureux des Mig 29 renvoie à la question du contrôle de qu alité a priori. Le ministère de la Défense nationale aurait pu faire l?économie de la passe d?armes qui l?oppose au constructeur russe de Mig si on avait pris la précaution, comme il est d?usage dans les transactions commerciales de cette dimension, d?envoyer une équipe de techniciens algériens à Moscou dans les ateliers de l?avionneur pour apprécier les équipements et certifier sur place leur fiabilité. Il reste à espérer que cette affaire soit profondément méditée par les autorités algériennes pour qu?à l?avenir tout ne soit pas permis au nom de l?amitié et des bonnes relations politiques qui nous lient à nos partenaires traditionnels.


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