Algérie

Et ils arrêtent pas de nous voler



C'est un témoignage croustillant, cocasse qui met en scène des personnages dignes d'un scénario à la sauce Agatha Christie avec, cependant, le panache en moins. Les révélations sont d'une énormité indécente, outrancière. Elles datent d'il y a dix ans, mais gardent toute leur actualité. L'auteur, un avocat français, Ribert Bourgi, qui avait ses entrées dans le milieu très fermé du sérail politique parisien. Il avoue avoir trempé dans des affaires qui donnent la nausée parce que les mis en cause tenaient entre leurs mains la destinée de tout un peuple ? élevé à distinguer le bien du mal. Exemple : « qui vole un ?uf vole un b?uf », tout indélicat sera menotté par les gendarmes. Les braves gens s'en tiennent à cette mise en garde. Et comme il paraît que la loi est faite pour eux, ceux qui la font, ne risquant rien, peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Notre avocat raconte : « J'ai vu Chirac et Villepin compter les billets. » Et de dérouler le fil de l'écheveau... Il paraît que l'argent n'a pas d'odeur.Dans ces affaires de fric, le nom de Jacques Chirac, alors Président, surprend, choque car, lui était supposé se tenir loin de ces turpitudes. Avec Dominique de Villepin, son associé secrétaire général de l'Elysée, c'est un tandem qui joue gagnant à tous les coups. N'est-ce pas que les deux compères sont au sommet de l'Etat français, forts de leur immunité, ne se refusent rien. Les deux maîtres à jouer ont leurs obligés... en Afrique. Qu'ils s'appellent Omar Bongo, Blaise Compaoré, Mobutu, Laurent Gbagbo ou Sassou Nghesso, tous sont soumis au racket de Dominique de Villepin, leur interlocuteur et intermédiaire pour tous les transferts d'argent... de très grosses sommes. Le témoin : « Moi-même j'ai participé, à plusieurs reprises, à la remise de mallettes à Jacques Chirac en personne à la Mairie de Paris .» « Les sommes d'argent n'étaient jamais au-dessous de cinq millions de Francs. » Un subterfuge pour les transporter, tellement les sommes étaient énormes : les Tam-Tam. Et que dire du scandale des diamants que le « grand maréchal » Bokassa avait fait cadeau à Valéry Giscard d'Estaing ' Ce serait la rançon pour les présidents des ex-colonies s'ils veulent garder le pouvoir. Autrement, des mains expertes, invisibles se chargeront de remettre de l'ordre. Beau parleur, Villepin fait tout pour paraître clean et se pose même en donneur de leçons de morale. Ainsi, il ne faut pas chercher trop loin son alignement déclaré sur les thèses du Makhzen sur le Sahara Occidental. Sa majesté M6 sait cultiver ses amitiés sous forme d'enveloppes biens garnies. Mais retour de manivelle, car enfin, qu'ils courent, nous volent, ils finissent tous par être mis à nu ! Ne dit-on pas bien mal acquis ne profite jamais ' Aujourd'hui, voilà qu'une enquête révèle les noms de nombreuses personnalités politiques de premier plan parmi lesquelles Tony Blair, ancien Premier ministre britannique, Dominique Strauss Khan, ex-ministre français et ex-directeur du FMI, et bien d'autres. Même des artistes (Chakira, Claudia Schiffer) compteraient parmi cette faune grisée par cette frénésie de plaquer son argent en lieu « sûr », les paradis fiscaux. Forts, ils sont forts dans la rapine. Mais plus dure sera la chute.
Brahim Taouchichet


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