Suite à l'appel placardé partout et exigeant des femmes qu'elles ne portent pas de vêtements moulants pendant Ramadhan afin de ne pas exciter les mâles, à mon tour de lancer un appel solennel : les mecs, évitez de sortir avec les mules et les claquettes de vos femmes, de vos mères et de vos s'urs. Ça nous excite graaaaave les...... zygomatiques !
C'est le nouveau créneau porteur ! La statue ou le buste en bronze. Il en pousse comme des champignons, à chaque coin de ville et de village. Je n'écris pas dechra, sinon, je vais me faire allumer ! Le soir, tu te promènes dans ta localité, tu digères ton f'tour, pépère. Le lendemain, tu ressors bougon, parce que sans café et là quoi ' Tu découvres, à l'endroit même où tu grillais la veille une clope, un buste en bronze. D'où il est sorti ' Comment il est arrivé lï Personne ne le sait. Enfin, personne ! Presque personne. Sauf ceux qui ont découvert ce nouveau créneau juteux et abracadabrantesque du bronze-express. Je suppose que quelque part, dans les sphères qui décident - par opposition aux rectangles qui ne décident jamais de rien - des comités du bronze se réunissent, discutent et valident la commande d'une « œuvre ». Cette commande est passée. Et des ateliers se mettent aussitôt au massac... je veux dire au travail. Et toi, tu te retrouves le matin nez à nez avec une statue ou un buste que tu te demandes qui c'est lui ! Wallah que l'autre jour, je me suis chopé des varices aux jambes à essayer de mettre un nom sur un buste sans lire la plaque vissée sur le socle. Finalement, rongé, bouffé par les crampes, je me suis résigné à lire. Eh ben mon coco ! Le martyr qu'elle représentait a dû sentir le poids du bronze sur sa tombe ! C'est ce qui est arrivé à la Fondation Audin ! Exit la plaque qui trônait là, à la sortie du tunnel des Facultés et place à une statue couverte d'un sac noir, sûrement dans l'attente de l'inauguration. La famille Audin dit ne pas avoir été consultée. Et moi, du coup, je dis que le patron d'une commission des bronzes qui décide d'ériger une statue à la mémoire d'un chahid sans en référer à sa famille et ayants droit, ben... faut le couler dans le bronze et ne surtout pas l'installer en ville. Même les pigeons n'en voudraient pas comme perchoir ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hakim Laâlam
Source : www.lesoirdalgerie.com