Algérie

Et du passé, faire table rase '



Autant je n'ai jamais douté que l'Algérie regorgeait de jeunes et brillantes compétences en mesure d'assurer une relève de qualité, autant jamais je ne me serais doutée que nous avions autant de politologues et analystes rompus au droit constitutionnel. Je savais, comme tout le monde en Algérie, que la corruption avait atteint une ampleur à faire pâlir de jalousie la plus structurée d'entre les maffias du monde. Je ne me serais, cependant, jamais doutée que le pays comptait en son sein autant de redresseurs de torts. On nous dit ici et là que le moment serait mal choisi pour en parler. Que cela aggraverait la tension qui règne sur le pays et ébranlerait davantage une embarcation déjà fortement fragilisée. Qu'il faudrait attendre que les «ennemis extérieurs et intérieurs», ces épouvantails que l'on nous brandit à l'excès, se désintéressent du gouffre dans lequel nous auront plongés Bouteflika et les siens, pour reprendre langue avec la justice. Pour rompre avec le triste sort qu'ils nous auront fait et réclamer que soient jugés les responsables du dépeçage à grande échelle qui a compromis la stabilité du pays. Pour solliciter, enfin et à juste titre, ces magistrats qui, la fleur aux dents, ont rejoint la contestation.Ces juges qui ont tenu à prendre publiquement leurs distances avec une tutelle à laquelle ils ne s'étaient jamais opposés auparavant. Une justice qui a estimé le temps venu de se démarquer d'une autorité qu'elle aura honteusement servie jusqu'au soulèvement populaire.
Autant dire que rien de ce que leur proposera le vice-ministre de la Défense ne fera taire ces jeunes, partis depuis près de deux mois à la reconquête de leurs droits !
On dirait que l'article 102 n'a pas eu l'effet escompté sur une société civile qui pose comme préalable à tout acquiescement de sa part le départ de chacune des composantes du système.
Une entité prédatrice et méprisante qui aura surfé intentionnellement sur ses rêves. Dans la conjoncture actuelle, chacune des parties qui occupent régulièrement la rue pour dire sa rupture avec un ordre qui ne sert pas ses attentes veille à ce que personne ne tire la couverture à soi.
M. B.


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