Et dans la presse

Le Républicain lorrain, intégration à la nationAu fil des années, l'observance du Ramadhan tend à s'étendre chez les musulmans français si l'on en croit les rares enquêtes réalisées sur le sujet. En réalité, le Ramadhan présente une dimension culturelle forte, au-delà de la conviction religieuse affichée. Mais est-ce si différent des comportements propres à la religion catholique dominante où les églises sont pleines lors de la messe de minuit et les assistances fournies à l'occasion des seules cérémonies familiales, heureuses ou dramatiques ' Près des deux tiers de la population française se disent encore « catholiques » en dépit d'une baisse constante de leur pratique religieuse. Quand on appartient à une telle majorité, on ne se sent pas poussé à un désir de « visibilité » aussi fort que dans les minorités pouvant se sentir menacées par un sentiment de péril tant intérieur qu'extérieur. Mais, au fil du temps, cette différence marquée a tendance à s'inscrire dans le paysage collectif et finalement à se banaliser. Le Ramadhan, à sa manière, accompagne l'intégration à la nation de sa deuxième religion. »La croix, occasion de dialogue« S'agissant du dialogue islamo-chrétien, que la période du Ramadhan qui s'ouvre cette fin de semaine devrait permettre de raviver, il y a bien du grain à moudre. Il serait dommage de s'en tenir à la surenchère d'un face-à-face où chacun se raidit dans une posture identitaire. Pour dialoguer, il ne faut pas seulement vouloir se dire à l'autre, mais accepter de recevoir de lui ce que l'on n'a pas en propre. Certes, christianisme et Islam s'affichent tous deux comme détenant chacun « la » vérité ultime. Plutôt que se quereller ' vainement - sur une telle suprématie, ils gagneront à se partager leurs trésors de spiritualité respectifs. L'échange de dons, souvent évoqué entre chrétiens de diverses traditions, pourrait alors devenir un nouvel horizon du dialogue entre les religions. Pourquoi cela ne commencerait-il pas entre chrétiens et musulmans ' invités, selon l'appel de Benoît XVI, à être fidèles du Dieu unique, par la grâce du Ramadan ' »  >