Et chez nous...

Il faut reconnaître que l'or joue un rôle important dans notre société. Et cela depuis toujours. D'abord parce qu'il est une valeur sûre. Jamais l'or n'a été en effet déprécié ou à de très rares occasions historiques. Et c'est précisément cette sécurité que nos grands-mères appréciaient et dans laquelle elles se réfugiaient. Ne disaient-elles pas souvent «el hdaid li chdaid», traduire les bijoux pourraient servir en cas de coup dur. Ensuite, contrairement aux autres métaux, l'or augmente de valeur chaque année comme si le temps le bonifiait au même titre que le vin en cave. Le louis, la pièce d'or qu'on appelait louisa et qui coûtait dans les années 1950, 2 500 francs anciens, est aujourd'hui hors de prix. Un bijoutier ayant pignon sur rue dans une grande ville d'Algérie a d'ailleurs fait cette curieuse confidence : «Je peux fermer mon magasin pendant un an et aller en vacances. A mon retour, mes bijoux auront augmenté de 10%». Il n'y a donc rien d'étonnant si nos mariages sont systématiquement conditionnés par une partie en or dans la dot. Cette dot, dans l'esprit des anciens, devait assurer au couple une certaine sécurité en cas d'imprévu ou de tout autre aléa de la vie. C'est la raison pour laquelle l'industrie du bijou a encore de beaux jours devant elle. Au point que des artisans juifs se sont mis de la partie à Lyon pour fabriquer en direction des Algériens les fameux cravaches boulahia et autres bracelets torsadés du même tonneau... Il faut préciser que l'or algérien, particulièrement celui qui est déjà poinçonné, est le métal le plus pur au monde. L'or marocain par exemple est mélangé avec un alliage de cuivre. L'or italien ou français ne compte que cinquante pour cent de métal précieux... I. Z.