Algérie

ESTIMANT LES REFORMES POLITIQUES OTAGES DE DEUX PARTIS Aboudjerra Soltani sollicite une intervention de Bouteflika


Dans un laïus introductif à une conférence des cadres du parti, le président du Mouvement de la société pour la paix, Aboudjerra Soltani, a dit toute la déception de son parti quant à ce qui tend à advenir des réformes politiques. Il a souhaité, ce faisant, une intervention diligente du chef de l'Etat pour éviter que ses réformes ne soient vidées de leur contenu.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Le leader du parti islamiste, membre de l'Alliance présidentielle, a estimé, en effet, hier, que les réformes politiques, annoncées le 15 avril dernier par le chef de l'Etat et traduites quelques mois plus tard par un chapelet de lois organiques, sont freinées par les tergiversations de l'administration et soumises au prisme partisan réducteur. «C'est l'administration qui bloque. Elle attendait de voir l'évolution de la situation en Libye, ce qui se passera en Tunisie, en Syrie et ailleurs», a-t-il accusé. Son doigt accusateur a été aussi pointé vers ses deux partenaires dans l'Alliance présidentielle qu'il s'est retenu, cependant, de nommer. «Plutôt qu'un débat politique de fond autour des réformes, on assiste à une surenchère alimentée simultanément par deux partis politiques qui rivalisent déjà autour de la présidentielle de 2014.» Parlant du débat qui a cours présentement à l'Assemblée populaire nationale autour des projets de loi, le président du Mouvement de la société pour la paix a affirmé que l'institution présidée par Abdelaziz Ziari a confirmé tout le mal que l'on pensait d'elle. Il a voulu pour illustration, ce fameux amendement oral introduit au code communal au moment où celui-ci était soumis au vote de la plénière. Mais aussi cet aveu de ce que des dispositions dans les projets de loi soumis à débat ont été supprimées suite à un coup de fil venu d'en haut. Aboudjerra Soltani ne pense pas que ce coup de fil ait émané du chef de l'Etat lui-même. «J'ai collaboré longtemps avec le président et je sais qu'il n'est pas adepte de telles méthodes. De plus, la Constitution lui confère la prérogative de légiférer au besoin par ordonnance.» Le président du MSP a exhorté le chef de l'Etat à intervenir et à éviter que ses réformes perdent de leur essence. «Si j'étais à la place du président, j'ouvrirais une enquête pour déterminer qui travaille à saborder les réformes», at- il invité à sa façon le président à agir. Pour Soltani, l'Algérie joue sa dernière chance. Une chance, a-til averti, qui ne va pas se renouveler. «On est dans les temps morts», a-t-il schématisé. Aboudjerra Soltani, qui a dénoncé également le débat autour des réformes politiques réduit à des débats techniques qui n'intéressent personne, a rappelé que son parti veut des réformes globales à contenus politiques engageants et qui tranchent les questions fondamentales telles que la séparation des pouvoirs, la nature du régime et l'alternance au pouvoir. Selon lui, les débats autour du nomadisme politique, le quota de femmes dans les listes électorales et la démission ou pas des ministres candidats sont de faux débats. Le MSP, rappelons-le, a lié son avenir au sein de l'Alliance au processus de réformes politiques. Et tel que le processus est mené, on ne voit pas le MSP prolonger sa lune de miel avec le FLN et le RND.
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