Essor économique

Impératif ? L'Algérie est en train d'épuiser ses ressources naturelles (hydrocarbures) pour nourrir sa population, alors que d'autres pays qui n'ont pas ces potentialités, à l'instar de l'Afrique du Sud et du Brésil, arrivent à avoir une croissance économique.Cette déclaration a été faite hier par Habib Youcefi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et de la Confédération africaine des patronats, au cours d'une conférence-débat au siège du journal DK-News, sur le thème «Développement économique et social, rôle des entreprises du secteur privé».M.Youcefi a affirmé que l'Algérie a les potentialités nécessaires pour développer son économie et arriver à l'autosuffisance. Cela à condition d'investir dans le savoir-faire (management de l'entreprise), a-t-il indiqué, regrettant que cela n'ait pu être fait jusqu'à présent. La nécessité aujourd'hui, selon lui, est de diversifier notre économie sur différents segments pour assurer la croissance économique et créer la richesse et l'emploi. Et pour y arriver, M. Youcefi préconise une vision collective entre les différents partenaires sociaux, basée essentiellement sur le rôle primordial de l'entreprise privée (PME et PMI). Selon lui, cette dernière a été longtemps marginalisée alors qu'elle pouvait contribuer énormément au développement économique. «Nous avons perdu un temps énorme en essayant de centrer le développement sur l'entreprise publique, alors que des milliards de dinars ont été engloutis sans avoir le résultat escompté», a souligné le président de la (CGEA). Dans un autre contexte, il a déploré l'intronisation de l'Etat dans les affaires du secteur public. «Il est inconcevable que l'Etat soit impliqué dans la gestion du secteur public. Les gestionnaires et les fonctionnaires doivent gérer les administrations mais pas les entreprises», a-t-il estimé. En outre, il a suggéré une alliance entre les secteurs privé et public, indiquant qu'elle doit être spécifique et conjoncturelle pour amener le pays à une croissance économique. En outre, il a insisté sur le fait que notre économie doit être basée sur l'aspect social, affirmant que l'Algérie possède une grande masse de jeunes qu'il faudrait mobiliser et accompagner dans les PME et PMI. Toutefois, il a déploré certaines formules d'emploi, comme l'Ansej, qui octroient des sommes faramineuses à ces jeunes sans se préoccuper de les encadrer ou des les orienter. Dans une autre optique, il a souhaité la création d'une synergie entre l'université et le marché économique. Mais pour y arriver, les pouvoirs publics doivent tracer une stratégie à long terme axée principalement sur la mobilisation du secteur privé.En outre, il a insisté sur l'assainissement de l'environnement de l'entreprise, citant à titre d'exemple les entraves de la bureaucratie qui empêchent, selon lui, le développement de cette dernière, et ajoutant que l'amendement de certaines lois a bloqué l'émergence de l'entreprise.