Algérie - 08- La guerre de libération

Essais nucléaires : La partie française «refuse» de remettre les cartes topographiques



Essais nucléaires : La partie française «refuse» de remettre les cartes topographiques
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Tayeb Zitouni, a affirmé que les relations algéro-françaises avaient connu, ces derniers temps, «un progrès remarquable» en termes de suivi des dossiers de la mémoire dans un cadre «de sérieux et de pondération».

Dans un entretien accordé à l’APS à l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de l’Indépendance, M. Zitouni a indiqué que la question de la mémoire, «de tout temps au centre des discussions entre l’Algérie et la France, est traitée avec sérieux et pondération loin des reliquats du colonialisme», soulignant que les relations algéro-françaises «ont connu, ces derniers temps, un progrès remarquable en termes de suivi des dossiers de la mémoire».

Le ministre des Moudjahidine a rappelé que les dossiers liés à la mémoire étaient toujours «au cœur des pourparlers entre l’Algérie et la France dans le cadre du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), des commissions ad-hoc et les groupes conjoints regroupant plusieurs secteurs ministériels qui œuvrent constamment dans une optique globale sur les dossiers de la récupération des archives ainsi que la poursuite de la restitution des crânes de nos chouhada et notre patrimoine gardé en France, outre le dossier de l’indemnisation des victimes des explosions nucléaires au désert et sa dépollution des déchets nucléaires en sus du dossier des disparus de la Révolution nationale».

«Dans le cadre de l’effort du président Tebboune visant à accorder une importance majeure aux dossiers de la mémoire, notamment ceux qui concernent la résistance populaire, le Mouvement national et la Révolution nationale, le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, en coordination et en concertation avec les différents secteurs ministériels concernés, chacun dans son domaine, s’emploie à l’examen des différents aspects et mécanismes susceptibles de booster le traitement de ces dossiers, notamment celui des restes mortuaires des martyrs de la résistance populaire.»

Répondant à une question sur la demande par le président Tebboune à la France de nettoyer les sites des explosions et le traitement des victimes loin des indemnisations, le ministre des Moudjahidine a affirmé que la partie française «refuse de remettre les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non découverts à ce jour. La partie française n’a mené techniquement aucune initiative en vue de dépolluer les sites et la France n’a fait aucun acte humanitaire en vue de dédommager les victimes».

Les explosions nucléaires dans le désert du Sahara sont «d’irréfutables preuves des crimes perpétrés, dont les radiations continuent d’affecter l’homme et l’environnement», a-t-il poursuivi, mettant en exergue que l’Algérie «prend en compte, dans le traitement de ce dossier, l’intérêt national suprême, au service des générations».

Pour le ministre, ce dossier est «le plus sensible de ceux de la mémoire qui font l’objet de consultations au sein des commissions compétentes, ce qui nécessite des mesures pratiques urgentes et un règlement et un débat autour de ce dossier en toute objectivité». Avec la parution du décret exécutif portant création de l’Agence de réhabilitation des anciens sites d’essais et d’explosions nucléaires français dans le Sud algérien, ajoute M. Zitouni, l’Algérie «aura renouvelé son engagement permanent en matière d’interdiction des armes nucléaires, en tant qu’acteur actif sur la scène diplomatique internationale, ainsi que ses efforts visant à empêcher la prolifération des armes nucléaires dans le monde».

S’agissant de l’indemnisation des victimes des explosions nucléaires, le même responsable a précisé que les conditions «rédhibitoires» prévues dans la loi Morin du 5 juillet 2010 n’avaient permis aux Algériens de bénéficier d’aucune indemnisation jusqu’à ce jour, bien que ces essais nucléaires français constituent une catastrophe environnementale et humanitaire qui, après 55 ans, cause des maladies cancéreuses et des malformations physiques.

Il a également réaffirmé que les autorités françaises «insistent encore sur le fait de traiter le dossier des essais nucléaires dans le plus grand secret, en dépit des nombreuses tentatives de juristes et d’associations de victimes des essais nucléaires français en Algérie, qui ont œuvré à ouvrir l’archive, propriété des deux pays, au moins pour déterminer les sites et le champ d’essais».




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