Dans une lettre ouverte au chef de l'Etat français, l'Association des Vétérans des Essais Nucléaires (AVEN), a appellé à la révision de la Loi Morin du 05 janvier 2010, avec l'attribution du « strict principe de présomption de causalité».
Dans une lettre ouverte au chef de l'Etat français, citée par l'agence Aps, l'association des Vétérans des Essais Nucléaires a également souhaité que M. Hollande ait le «courage politique» en modifiant la loi du 5 Janvier 2010.» Nous vous souhaitons d'avoir la volonté de vous impliquer personnellement pour que toutes les victimes atteintes de maladies radio-induites ayant été présentes sur une zone d'essais nucléaires se voient attribuer le strict principe de présomption de causalité», lit-on dans cette lettre, citée par l'Aps. Le principe de présomption de causalité a été reconnu par le Sénat français en 2009, et consiste pour les victimes à prouver le lien direct entre les essais nucléaires et certains cancers dont ils souffrent. Interpellant le chef de l'Etat français, Jean-Luc Sans, président de l'AVEN, a dit souhaiter que les vétérans « qui vont mourir des suites de maladies radio-induites en 2013, ne subissent pas l'amer constat que «les promesses n'engagent que celles et ceux qui les écoutent». Lors de sa visite d'Etat en Algérie, les 19 et 20 décembre derniers, le Président français avait déclaré que la Loi Morin sur les indemnisations des victimes du nucléaire devait être appliquée «pleinement». Cette loi, concoctée en 2010 par le ministre de la Défense de l'époque, (sous l'ère de Sarkozy), Hervé Morin, n'a «certainement pas été appliquée avec la «détermination nécessaire», avait-il estimé, ajoutant que «s'il apparaît qu'il y a des conditions qui ne permettent pas à des victimes de faire valoir leur droit, nous regarderons comment faire». A noter que ces déclarations intervenaient après une réunion en novembre dernier du comité d'indemnisation, à Paris, à l'issue de laquelle les associations Moruroa, Tatou et AVEN avaient vivement critiqué le fait que peu de personnes aient pu effectivement obtenir des indemnisations depuis que la Loi Morin est en vigueur. Pas moins de 32 dossiers d'Algériens victimes des essais nucléaires français dans le Sahara, demandant reconnaissance et indemnisation, ont été rejetés par cette commission car jugés « incompatibles avec la Loi Morin ». Le 13 février 1960, la France faisait exploser sa première bombe atomique, Gerboise bleue, dans le ciel de Reggane, en plein Sahara algérien, un désastre écologique et humain qui, 52 ans après, continue de provoquer des maladies dont des cancers radio-induits. A ce jour, aucune des victimes civiles de ces essais, suivis par d'autres jusqu'à 1966, n'a été reconnue comme telle.
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Posté Le : 12/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com