Algérie

Esprits congestionnés



La circulation routière dans les grandes villes, particulièrement la capitale Alger, véritable casse-tête pour les responsables, se transforme petit à petit en un grand labyrinthe où les automobilistes non initiés perdent le nord. Le réseau routier a connu une profonde transformation à la limite du chaotique. L'ambitieux et budgétivore, surtout, programme de développement du réseau routier dont a bénéficié la capitale durant ces dernières années a-t-il pu venir à bout des problèmes d'embouteillages et accompagner le besoin en mobilité des visiteurs et habitants ' Pour mémoire, la capitale Alger a été transformée en 2016, alors que l'ex-président Bouteflika en était à la moitié de son 4e mandat, en chantier à ciel ouvert. Les projets de travaux publics (plus de 226 opérations d'aménagement routier) poussaient comme des champignons, partout où on pouvait jeter un ?il. Chantiers de routes à double voie par-ci, d'échangeurs ou de trémies et d'extensions d'axes routiers par là, les autorités centrales et de wilaya ne lésinaient pas sur les moyens pour arriver à une meilleure fluidité du trafic routier au niveau de la capitale, et ce, dans l'ambitieux cadre du Plan stratégique (2012-2035). Sans parler de travaux de développement et d'entretien des infrastructures menés en parallèle aux grands chantiers. L'enveloppe financière allouée à ces projets atteint la somme faramineuse de 8.000 milliards de centimes, en sus de l'indemnisation des propriétaires fonciers dont les assiettes de terrains sont concernées par les expropriations ! Pour arriver à quoi ' Des routes congestionnées autant que les esprits. Selon la réalité du terrain, la capitale Alger se trouve toujours asphyxiée par les 220.000 véhicules en mouvement sur ses routes. Les automobilistes s'arrachent les cheveux et pestent contre les autorités sur des routes bloquées, parfois sur des kilomètres. Est-ce qu'on aurait pu mieux faire en dépensant judicieusement tout cet argent ' Probablement que oui. Certes, la réalisation d'infrastructures routières est indispensable pour répondre aux besoins de mobilité et à l'expansion urbanistique qui requiert des liaisons routières entre les grands pôles urbains nouvellement créés, mais si on avait réellement le souci d'en finir avec les embouteillages, on aurait également investi dans la matière grise pour trouver des solutions adéquates et durables.Parmi ces solutions figurent le développement et la modernisation des transports publics, ainsi que la réalisation de grands parkings mitoyens des stations principales, pour donner l'opportunité aux automobilistes de laisser les véhicules en lieux sûrs et prendre le transport public ralliant les grands centres urbains. Ce n'est pas sorcier. C'est ce qui se fait dans les grandes métropoles de pays développés à travers le monde. Sans la mise en place d'un plan de transport public performant, aucune infrastructure routière ne pourrait répondre aux besoins de mobilité des populations, de plus en plus croissants avec l'accessibilité du plus grand nombre à l'acquisition d'un véhicule, qui n'est plus un luxe. Que vaut alors cette sortie du ministre des Travaux publics, qui a avoué lors de son audition par la commission parlementaire, lundi 25 janvier, que la circulation dans la capitale devient quasiment impossible, annonçant dans ce contexte la réalisation d'une «autoroute à étages» sur l'axe Zeralda-aéroport international (près de 30 km) afin de fluidifier la circulation sur ce tronçon «bête noire» des automobilistes. Cela veut-il dire que ces derniers doivent prendre leur mal en patience durant de longues années encore, le temps d'arriver à l'achèvement d'un projet qui n'a pas révélé sa maquette '!


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