Algérie

Espoirs de paix ruinés



Le vice-président américain, venu mardi en Israël, aurait aimé avoir droit à plus d'égards de la part de ses hôtes. Alors que lui était venu parler de paix au Proche-Orient, ou pour faire la part des choses, tenter de reconstruire ce qu'Israël s'acharne à détruire, et assurer ce dernier du total soutien des Etats-Unis, le Premier ministre israélien annonce la construction de 1600 logements dans la ville sainte d'El Qods. Une ville dans la ville, ou encore ne plus rien laisser aux Palestiniens en termes d'espace et d'espoir. C'est-à-dire que d'un trait de plume, Benjamin Netanyahu rend inutiles toutes les tractations actuelles.Ce qui consiste à éloigner la perspective d'un règlement pacifique, alors même que le président américain, Barack Obama, en a fait, dès son investiture, un élément de la stratégie américaine, en soulignant que ce conflit constituait un danger pour les Etats-Unis. Joe Biden a effectivement réitéré l'engagement de son pays, mais il a aussi indiqué que « cette annonce, sa teneur et son calendrier, particulièrement avec le lancement des pourparlers indirects, sont précisément le genre de mesure qui sape la confiance nécessaire maintenant et va à l'encontre des discussions constructives que j'ai eues en Israël ». Un double discours. Et même plus, si l'on considère que ces discussions n'ont servi à strictement rien, et que l'effort immédiatement contrarié aurait pu être évité. Un coup de bulldozer qui ruine tous les espoirs, à supposer qu'il y en ait réellement eu depuis une dizaine d'années, soit depuis l'échec des négociations de Wayne Plantation menées du vivant du leader palestinien, Yasser Arafat, durant l'été 2000. Et, depuis cette date, Israël a mené sa politique de colonisation au pas de charge, frappant de caducité la fameuse « feuille de route », un plan de paix international prévoyant la création d'un Etat palestinien en 2005. Une autre promesse non tenue.Se rappelle-t-on au moins de toutes les promesses faites aux Palestiniens ' Certainement plus qu'eux peuvent s'en souvenir. Et qu'aujourd'hui ils refusent d'en tenir compte, parce que, tout simplement, ils sont persuadés que les promesses n'engagent que ceux qui y croient. C'est pourquoi cette fois aussi les Palestiniens ne veulent plus se contenter de condamnations de la décision israélienne de construire de nouveaux logements, encore que la formule est en deçà de la réalité proprement dit, car il y a en ce sens une politique israélienne d'occupation par la force, et il y a violation des résolutions internationales ordonnant le retrait israélien des territoires en question. « Nous voulons voir ces déclarations, en particulier américaines, se traduire dans les faits afin de contraindre Israël à arrêter les activités de colonisation à El Qods dans les Territoires palestiniens occupés », a déclaré hier un responsable palestinien.Il ne s'agit plus, et cela depuis longtemps, de condamner une action ou même une politique, ce qui est différent, si celui qui la conçoit et l'exécute ne subit aucune contrainte et se permet même de bafouer ce qui tient lieu de légalité internationale. C'est justement ce que fait Israël.


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