Algérie

Espoir de paix et craintes pour Minsk 2



Espoir de paix et craintes pour Minsk 2
Aujourd'hui, au moment même où le Conseil de sécurité se prépare à voter une résolution sur lesdits accords, l'on saura davantage sur l'efficience du nouveau cessez-le-feu bilatéral prenant effet à partir d'aujourd'hui (15 février) dans les régions de Donetsk et Lougansk. A l'issue de 16 longues heures de négociations, la « lueur d'espoir, mais pas moins, pas plus », selon la chancelière allemande Angela Merkel, s'interprète comme une volonté d'exorciser les démons de la « guerre totale » générée par l'impasse ukrainienne et la logique de confrontation meurtrière persistance à quelques heures seulement de l'entrée en vigueur du nouveau cessez-le-feu des promesses de paix encore fragile. Il reste effectivement beaucoup à faire pour vaincre la méfiance des belligérants actés par la signature de l'accord prévoyant, outre l'incontournable cessez-le-feu, une zone tampon élargie de 50 à 140 km (30 km de largeur) en fonction du type d'armes lourdes, le retrait des armes lourdes, la libération des prisonniers, la levée du blocus imposé à la mi-novembre par Kiev, le contrôle des frontières et la révision de la constitution pour permettre la décentralisation des régions de Donetsk et Lougansk. Il est admis que les chances de paix sont tributaires de la volonté de dialogue des parties au conflit appelées à trancher, à l'issue des élections locales, sur le statut contesté des Républiques de l'Est vouées à un « statut spécial », voté en septembre par Kiev et finalement abandonné après le rejet de cette offre par les dirigeants séparatistes. Les motifs d'inquiétude ne manquent pas dans la panoplie des « bombes » disséminées dans l'architecture de Minsk 2. En particulier, le contrôle de la frontière dont 400 kilomètres sont tenus par les rebelles et, également, le retrait des armes lourdes d'une zone tampon élargie. Si le pire a pu être conjuré, l'accord arraché jeudi de haute lutte est vécu comme une victoire par le camp des Républiques de l'Est, confortées dans leurs gains territoriaux, lorsque le président ukrainien, Petro Porochenko, affaibli et jouant pratiquement la carte de sa survie politique, juge le processus de paix « en grand danger ». Après une journée sanglante, ayant fait 28 morts dans l'Est de l'Ukraine, l'étau se resserre sur Kiev qui subissait, hier, une « tentative d'assaut » dans les villes stratégiques de Debaltseve où les troupes ukrainiennes (7.000) sont quasiment encerclées aux neuf dixièmes, aux environs du port stratégique de Marioupol et aux abords de l'aéroport de Donetsk en ruines. La mainmise totale assure une jonction décisive avec la Crimée, absente du marathon de Minsk 2 tout à l'avantage de Moscou, et un contrôle incontestable sur le verrou qui relie les deux capitales des Républiques de l'Est. Le spectre de la guerre froide n'a pas disparu, Le bras de fer est toujours en vigueur entre Moscou satisfait des joutes de Minsk 2 et l'Occident maniant l'arme des sanctions et des pressions. Dans un communiqué transmis par la présidence française, le G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis) a appelé au « strict respect » des accords et se déclare « prêt à adopter » des sanctions contre ceux qui le violeraient. Washington, accusant Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l'Est de l'Ukraine, va plus loin. Elle menace de doter Kiev en armes stratégiques (missiles anti-chars, drones et radars). La bataille n'est pas terminée. Elle sera au c?ur des travaux du Conseil de sécurité qui doit adopter aujourd'hui une résolution qui « entérine » les accords de Minsk 2, confirme « son plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine » et se déclare « fermement convaincu que la résolution de la situation dans l'Est de l'Ukraine n'est possible que par un règlement employant des moyens pacifiques ». Tout comme l'énonce le quotidien Moskovki Komsomolets, « la lumière de Minsk au bout du tunnel » '




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