L’esplanade du parking Stambouli, au cœur de Annaba, qui abrite chaque week-end et depuis des années déjà le marché des oiseaux chanteurs, s’est transformé ces derniers temps en un parc zoologique et également en souk d’habillement. En effet, cet espace a été scindé en deux parties. La première pour la vente de l’habillement, principalement made in China, et la seconde au commerce des oiseaux.
Cependant, cette seconde partie n’est plus réservée à la vente des oiseaux chanteurs uniquement, a-t-on constaté sur place, mais à une multitude d’animaux en majorité importés d’Afrique et d’Europe. Outre les rapaces, pigeons, perdrix, canards, lapins, poules et coqs de combat importés d’Afrique, l’on dénombre également des chiens de race et autres croisés, des chatons de race et ceux nés de différents croisements importés d’Europe notamment.
Faut-il rappeler que depuis la nuit des temps, Annaba figure, après Alger, en tête de liste des rares marchés sur le territoire national. L’élevage des oiseaux chanteurs notamment a attiré à Annaba la grande foule ces dernières années. Il s’est transformé d’ailleurs en véritable industrie. Étant totalement anéantis à Annaba, des milliers de chardonnerets sont acheminés clandestinement et chaque semaine de l’ouest du pays vers le Maroc, à travers des filières spécialisées.
En l’absence d’une lutte réelle et efficace contre le phénomène du braconnage, l’environnement annabi en matière d’oiseaux chanteurs est sérieusement menacé. En effet, après la disparition pure et simple des chardonnerets du milieu naturel à Annaba et de ses environs immédiats, à l’image de Guelma, Souk Ahras, El-Tarf et Skikda, c’est au tour aujourd’hui d’autres races d’oiseaux chanteurs, à l’image du serin cini, pinson, linotte et verdier, d’être ciblées à outrance par des braconniers locaux.
Dans la région de Annaba, il est rare aujourd’hui de croiser un chardonneret dans les champs. Dans un passé récent, il ne coûtait qu’entre 100 et 300 DA. Aujourd’hui, le prix du chardonneret, appelé communément à Annaba “Boumziyen”, a atteint, particulièrement à l’est du pays et surtout à Annaba, une cote des plus démesurées. Vu son prix élevé, il y a de quoi intéresser les gros spéculateurs, y compris les grainiers. Espèce de la famille des passériformes pourtant censée être protégée par la loi, le chardonneret forme de nos jours le marché le plus rentable, affirment des vendeurs spécialisés. Sa commercialisation attire d’ailleurs un grand nombre de connaisseurs, y compris en provenance de France. Ce trafic n’a pas connu de fléchissement malgré la disparition pure et simple du chardonneret à tête rouge vif, au dos brunâtre, au croupion blanc, à la couronne, ailes et queue noires.
B. Badis
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Posté Le : 03/10/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : B. Badis
Source : liberte-algerie.com du mardi 2 octobre 2018