En Espagne, plus qu'ailleurs, on croit volontiers aux coïncidences maléfiques. Rencontrer l'Italie, un 22 juin, un jour qui rappelle bien des malheurs, n'était guère rassurant pour Aragonès et ses hommes. Depuis 1984, la «Roja» n'a jamais dépassé les quarts de finale, et cette « barrière psychologique » était un paramètre plutôt pénalisant et dont il fallait tenir compte. Avant la séance des tirs au but, ces pensées noires devaient trotter dans les têtes des joueurs et de leur entraîneur. Car tout s'y prêtait, une domination constante mais stérile, des occasions à gogo, un poteau, des corners à profusion et toujours ce tableau d'affichage qui est resté muet. Il a fallu la main ferme de Casillas pour écarter cette véritable malédiction et ouvrir la porte des demi-finales. En revanche, les observateurs à l'esprit rationnel ont signalé la très bonne tenue de l'équipe qui, soit dit en passant, est invaincue depuis 18 mois, se targuant même d'avoir battu, en amical... l'Italie et la France, deux succès de prestige qui sont certainement pour quelque chose dans la nouvelle assurance affichée par la sélection. Nous sommes de ceux qui ont émis des réserves sur la solidité du secteur défensif. Or, il se trouve que les rares fautes commises dans ce secteur n'ont pas été exploitées par Toni un attaquant remuant, très bon dans le jeu aérien et qui ne se décourage jamais. Le hic, c'est que Toni n'a pas reçu le soutien nécessaire de la part de Cassano dont le style n'est pas complémentaire avec celui de Toni, qui a besoin de centres à reprendre de la tête. Camoranesi a failli obtenir le parfait hold-up sans l'arrêt réflexe de Casillas. Cela aurait été injuste pour l'équipe d'Espagne plus collective et plus habile dans ses mouvements d'approche. Aragones, avec force gestes, a demandé à ses hommes d'évoluer avec moins de précipitation. Il a changé son milieu, lancé Fabregas et Cazorla. Rien n'y fit : les Italiens, experts en défense, ont tout renvoyé et même taquiné l'arrière-garde espagnole. L'Espagne a donc réussi (mais à quel prix et après bien des angoisses !) à vaincre le signe indien, ce qui est un exploit compte tenu de la tradition existante depuis 24 ans, mais une juste récompense pour une formation pratiquant un excellent football et qui, en raison de l'âge de ses «cadres», possède une bonne marge de progression. Les camarades de Casillas n'auront pas trop de temps pour savourer cette qualification historique, car jeudi prochain, ils seront face à la Russie, le nouvel épouvantail du football européen. On en salive à l'avance...
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Posté Le : 24/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com