Madrid ne renouvellera pas ses contrats d'audit avec les agences de notation américaines Fitch et Standard & Poor's. La décision est intervenue après la diffusion, par la radio espagnole Cadena Ser, d'une réunion téléphonique tendue.Dans l'enregistrement audio diffusé en boucle, lundi 5 octobre, on entend les auditeurs de Standard & Poor's interroger les responsables du département économique de la mairie de Madrid, administrée depuis juin par une " plateforme citoyenne " soutenue par le parti anti-austérité Podemos.L'un d'eux demande, " par curiosité ", si la subvention attribuée à l'école de formation de toreros va être supprimée. Les responsables municipaux, sceptiques, répondent qu'ils ne voient pas en quoi cela affecte la qualification de la dette. D'un montant de 61 000 euros annuels, cette subvention représente une goutte d'eau par rapport aux 5,9 milliards d'euros de dette municipale (au 31 décembre 2014), mais a généré une vive polémique ces dernières semaines.Vérifier la légitimité de la detteLes représentants des agences de notation paraissent surtout irrités par la décision de la mairie de réaliser son propre audit interne de la dette. Annoncé fin août, cet audit a pour but, selon Madrid, de " vérifier si la dette a été contractée dans un cadre légal " par l'administration précédente, de droite. " Nous espérons que cela n'aura pas de répercussions sur les engagements financiers de la mairie ", conclut l'auditeur. L'agence de notation a déjà manifesté sa désapprobation quant à cet audit interne. En septembre, Standard & Poor's avait ainsi décidé de maintenir la dette de la mairie à BBB/A-2 (moyenne) tout en abaissant ses perspectives de " stables " à " négatives ". La raison : la crainte que cet audit ne conduise la mairie à déclarer une partie de la dette illégitime et à décider de ne pas la payer. " Nous espérons qu'il n'y a pas eu d'arnaque ", rétorque, crispée, la responsable municipale, exprimant sa méfiance envers la gestion financière de l'ancienne administration. Après la diffusion de cet enregistrement, la Ville a décidé de mettre fin aux contrats qu'elle signe chaque année depuis 2002 avec les agences de notation Fitch et Standard & Poor's. Elle a expliqué sa décision par sa " volonté ferme d'amplifier les économies dans les domaines qui ne bénéficient pas directement aux citoyens ". Le montant des audits de sa dette s'élève à près de 110 000 euros par an. Or la municipalité a jugé cette dépense " superflue " car elle s'est engagée à ne pas contracter de nouvelles dettes. Certains économistes ont cependant averti du risque de voir bondir les taux d'intérêts lors des refinancements de sa dette.
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Posté Le : 08/10/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com