La loi promulguée du temps de l'ex-GGA, Cherif Rahmani (07-06) prévoit des sanctions pour toute dégradation ou détournement d'espaces verts. L'application du texte est reportée sine die. Les espaces verts par personne en Algérie ne dépasse pas les 4 m2, quand d'autres capitales mettent à la disposition de leurs citoyens jusqu'à un hectare.Alors que le ratio est l'un des plus faibles au monde, pouvoirs publics et particuliers continuent de dilapider les rares espaces verts encore existants. Aux Sources, dans la commune de Bir Mourad Raïs, la population croise le fer depuis plusieurs mois avec un entrepreneur qui s'est accaparé une parcelle afin d'y construire une promotion immobilière.Organisés en comité, les résidants dénoncent un projet qui les prive de leur espace vert et s'en prennent au président de l'APC, qui a délivré le permis de construire.Quelques années plus tôt, dans la même commune, des habitants d'une cité, à Saïd Hamdine, ont dénoncé la réalisation du projet de 100 locaux à usage professionnel dans la cour d'une école. Sans résultat. Confrontés à la rareté du foncier, institutions de l'Etat et particuliers prennent possession des quelques poches qui subsistent dans les cités et lotissements. Des situations rocambolesques sont provoquées par cette recherche effrénée de terrain à bâtir : des cours d'école, les espaces communs des cités, des talus, etc. sont squattés dans le but de construire des équipements publics ou des promotions.La population a souvent dénoncé ces actions, mais sans toujours réussir à dissuader les entrepreneurs qui déclarent posséder tous les papiers nécessaires, plus spécifiquement le permis octroyé par les APC, après avis technique de la direction de l'urbanisme. Le permis de construire est accordé.Pourtant, un texte de loi a été promulgué en 2007 (06-07) pour protéger les espaces verts contre les spéculateurs. L'ancien gouverneur et ministre, Cherif Rahmani, dont on connaît l'intérêt pour l'environnement, a fait adopter une loi, la 07-06. Promulgué en mai 2007, le texte porte sur la gestion, la protection et le développement des espaces verts. Plusieurs questions y sont évoquées : la nature, le classement, le plan de gestion des espaces verts ainsi que les sanctions prévues en cas d'atteinte aux dispositions du texte.Les défenseurs de la nature se sont appuyés sur l'article 16 de la loi qui stipule que toute demande de permis de construire est refusée si le maintien des espaces verts n'est pas assuré ou si la réalisation du projet entraîne la destruction du couvert végétal. Dans le titre IV, article 36, il est indiqué que toute infraction aux dispositions de l'article précédent est punie d'une amende de 5000 à 10 000 DA.La même loi prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu'à 18 mois pour toute personne qui détruit volontairement tout ou une partie d'un espace vert avec l'intention de s'emparer des lieux et de les affecter à une autre activité. Le texte, de l'avis du directeur général de l'Edeval (voir entretien) n'a jamais été appliqué dans son volet sanctions.
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Posté Le : 08/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com