Algérie

Espaces publics d'Alger : « Bouraqa » et tous les autres !


Espaces publics d'Alger : « Bouraqa » et tous les autres !
On ne peut que s'en émouvoir : plusieurs groupes se sont succédé sur l'esplanade de l'espace de la Grande Poste, chacun apportant sa touche toute particulière. Chacun a trouvé son compte ; les artistes comme le public venus à la rencontre de ces musiciens. A la Grande Poste hier, le public, comme s'il ne voulait pas rater le « finish », s'est déplacé en force. « Je ne veux pas rater la dernière soirée. Chaque nuit je me retrouvais là avec mon frère, venu du bled. C'est minuit passé de plusieurs minutes que je repars, trop fatigué, mais toujours heureux. » « J'ai suivi Zahouania, Brahmia ou un quelconque artiste. J'ai toujours été là pour écouter tout le monde sans rechigner. Je ne pouvais accéder à l'espace réservé aux familles, mais j'ai suivi de loin, avec le commun des Algériens, sur les marches du métro, les pas de danse des groupes », relève Smaïl, la trentaine, en faisant remarquer qu'il habite dans un immeuble de la rue Patrice Emery Lumumba, à Alger-Centre. « Il n'y a pas plus beau hommage aux Congolais et celui qui a tout fait pour les sortir de l'injustice des colons que d'aller écouter les groupes de musique venus de ce pays d'Afrique et d'autres contrées inconnues de tous. » Smaïl et beaucoup d'autres familles, venues de tous les quartiers, regretteront à coup sûr ces soirées dont tous étaient sevrés depuis longtemps.L'humoriste Hamid Achouri, « bouraqua » pour les intimes, était aussi là chaque soir pour « épater » le public avec ses mots bien sentis. « C'est le dernier soir, c'est le moment final, je suis sûr que vous en garderez toujours de bons souvenirs. Peut-être que les artistes du Panaf' ne se produiront chez nous que 40 autres après. Alors autant en profiter au maximum, jusqu'à la dernière note », dira-t-il, la voix enrouée. Les familles étaient toujours là, la chaleur de l'été n'est pas la seule raison qui les fait sortir. Leurs choix musicaux furent toujours importants : des sonorités de chez nous et d'autres venues du fond de l'Afrique, un continent qui souffre, mais résiste et s'émeut. Un acte a néanmoins terni le déroulement de ces rencontres ; à Draria (commune de la périphérie d'Alger) des artistes ont été agressés. Mais que l'on ne se trompe pas, ces soirées se sont globalement bien déroulées. La présence des éléments de la police a dissuadé des jeunes, souvent excités, d'en venir aux mains et de s'en prendre aux familles. La sagesse des familles a été aussi pour beaucoup.
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