Algérie

Espace public


Là où les bonnes volontés manquent encore plus cruellement à l?Algérie d?aujourd?hui c?est peut-être dans de simples actions à accompagner la sauvegarde d?un espace public moins pollué. Espace physique nécessitant un vigoureux travail de prophylaxie contre encore des maladies hors de notre âge ; hydriques par exemple, qui resurgissent faute d??hygiène élémentaire dès que le mercure remonte. Mais aussi espace public politique, au sens de vivre en société ; se supporter à trente quatre millions de pèlerins, se (re) connaître pour bâtir une nation. Quelle méthode adopter pour qu?une noria de « partillons » - dont les prétendues « grosses cylindrées » de l?Alliance présidentielle -, ne viennent à chaque élection comme ces « azinenzar », bourdons en langue ancestrale, polluer de leurs bruits campagnes électorales et éternels conclaves d?indues représentations nationales. A chaque fois qu?un visiteur, a fortiori natif ou/et pétri d?Algérie, revient voir le pays il est frappé de la déliquescence structurelle qui ronge son patrimoine architectural. Mais d?abord aussi le chancre de la saleté qui fait lit de sa décrépitude. Le fils de Blida, Jean Daniel, capitalisant entre autre actes de vie celle de compagnon solidaire à partir de son influent hebdo le Nouvel Observateur de nos dernières années sanglantes, a trouvé, en récent entretien au Quotidien d?Oran, des mots sobres pour donner l?alerte à son tour sur le délabrement du patrimoine historique qui contamine la capitale de l?ouest du pays. Plutôt que de continuer à servir des dissertations oiseuse sur « le nationalisme » de Camus, l?auteur de La Peste, J. Daniel voudrait nous dire peut-être tout simplement qu?il faut balayer devant les portes de l?Algérie. C?est peut-être aussi en respect, délicatesse au chef de l?Etat, dont il est hôte d?honneur, que le docteur honoris causa de l?Université d?Alger a choisi de faire pointer la plume sur la plaie oranaise. Plutôt que la Ville des roses, qui a enregistré sa naissance ; et à laquelle il a consacré un nouveau pèlerinage. Cette semaine-ci justement M. Bouteflika a, comme à l?accoutumée de ses visites des métropoles algériennes, voyagé à Blida en parcours fléché par un wali membre du club des 48. Qui, en en proconsuls romains, exhibent au président, des portions d?un pays peinturluré à la chaux fraîche de quelques heures. Impossible à cette chaux, si le président a cet odorat fin qu?on lui prête, d?éradiquer les odeurs pestilentielles qui toutes ces dernières années polluent en chancre ce portion de la Ville des Roses appelé « l?agence », englobant un marché, des stations de taxis et de bus, et des dizaines de milliers de personnes. Et de temps à autre - en stationnement, pour quelle veille ? - des camions de la troupe militaire de l?ANP. Comment, bon Dieu, la hiérarchie militaire peut-elle tolérer qu?en la ville de son siège de première région s?instaure une telle putréfaction ?
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